Depuis l’annonce, le 30 octobre dernier, de la phase II des essais cliniques du vaccin contre la maladie à virus Ebola (MVE) au Centre Pasteur du Cameroun (CPC) et à l’Hôpital régional de Bamenda par le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, des volontaires se manifestent.
A ce jour, 23 ont déjà été répertoriés. Les deux sites choisis doivent en effet recruter chacun 200 volontaires. Au CPC, un local dénommé « Butterfly » a été affecté pour lesdits essais cliniques. Lundi dernier, tout y respirait la tranquillité. Le hall est désert. Seule une secrétaire reçoit et oriente les visiteurs dans le bureau du médecin chargé de l’étude.
Une volontaire s’entretient avec le chef des lieux pour les modalités. Tandis que des agents de relais communautaires se déploient tous les jours dans les quartiers, les établissements de santé, les marchés, les universités et autres lieux publics pour recruter de manière volontariste et consentante des sujets âgés d’au moins 18 ans.
« Lorsque le volontaire arrive, il est reçu par le médecin clinique de l’étude qui lui remet une notice d’information contenant tous les éléments relatifs à l’étude et une fois imprégné de cette notice, le sujet est libre de participer ou pas aux essais. S’il accepte, il reçoit deux exemplaires de formulaire de consentement éclairé que le médecin investigateur et lui doivent signer. Il faut l’assentiment d’un tuteur pour les sujets âgés de 18 à 20 ans », confie Dr Jean Joël Bigna Rim, coordonnateur de recherche clinique au CPC.
Après cette démarche, la procédure des essais cliniques débute avec des examens des paramètres vitaux (pression artérielle, fréquences cardiaque et respiratoire, etc.) et biologiques afin de s’assurer que le sujet remplit les critères d’éligibilité. « Si tous les critères sont remplis, le sujet peut être vacciné. Il est suivi pendant 30 minutes après la vaccination pour voir s’il n’a aucune réaction allergique.
Ensuite, il rentre chez lui et reviendra 30 jours plus tard. S’il y a quelques problèmes de santé, il doit immédiatement revenir au Centre de vaccination. Après la visite de sélection, le sujet devra honorer à cinq rendez-vous durant l’étude », explique le coordonnateur de recherche clinique. Cela dit, les volontaires ne recevront aucune rémunération pour participer à l’étude, seuls les frais engendrés pour leurs déplacements au centre de recherche seront pris en charge. « Ce que gagne le volontaire, c’est qu’il aide la science à avancer », avoue Jean Joël Bigna Rim.
La phase II des essais cliniques s’étale sur une période d’un an. Cette étude se déroule également au Sénégal, au Mali, au Nigeria et au Ghana. Elle est financée par l’OMS en collaboration avec la firme pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK). L’étude en question est menée pour tester un vaccin contre le virus Ebola afin de s’assurer qu’il apporte une réponse protectrice à l’organisme. La phase III des essais cliniques du vaccin contre l’Ebola s’effectuera dans un pays qui a connu l’épidémie afin d’évaluer l’efficacité du vaccin.