« Instruire les sociétés et établissements publics de mener leurs activités dans les deux langues officielles ».
En demandant à la commission Musonge « d’instruire les sociétés et établissements publics de mener leurs activités dans les deux langues officielles », les anglophones mettent un point d’honneur sur le bilinguisme intégral. Or à la pratique le bilinguisme reste officiel et de nombreux Camerounais, anglophones et francophones ne sont pas totalement.
Dans l’administration, les entêtes de documents officiels bilingues à quelques exceptions près, sont produits dans les deux langues. Mais dans les bureaux, des Camerounais répondent difficilement dans les deux langues. Le sentiment de marginalisation se développe d’autant plus que les francophones représentent 80% de la population face à une minorité d’anglophones qui fait théoriquement de l’anglais, la langue la moins parlée du pays.
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Cette revendication contraste pourtant avec le concept d’anglophonie développé dans le mémorandum des évêques de la province ecclésiastique de Bamenda. Il en est ressorti qu’être anglophone n’est pas le fait de maîtriser la langue anglaise, mais être originaire du Nord-ouest ou du Sud-ouest. Il y était dénoncé le fait que les francophones envoient déjà en masse leurs enfants dans le sous-système anglophone en vue de fausser certaines revendications légitimes des populations des deux régions anglophones du Cameroun.