Effondrements a Nkongmondo, les victimes laissées pour compte

Nkongmondo Photo d’archive utilisée juste a titre d’illustration

Wed, 30 Sep 2015 Source: Aurore Plus

Suite à l’effondrrement de deux immeubles à Nkongmondo le 24 septembre 2015, les victimes collatérales de cet accident ne savent plus à quel saint se vouer. Elles sont abandonnées à Elles-mêmes puisque ni le propriétaire, ni le chef de chantier ne se sont déployés sur les lieux du sinistre pour s'enquérir de la situation.

Ce samedi, nous sommes descendus sur le terrain afin de voir comment les populations vivent la catastrophe. Le constat est alarmant sur les lieux de l’accident. De vendredi à nos jours, rien n’est encore dégagé. Cet accident qui attire toujours les curieux ne laisse personne indifférent.

Les passants stupéfaits essayent de voir de plus près ce qui reste de ces deux édifices. Chacun marmonne à sa guise, mais les plus affectés restent les personnes victimes de l’effondrement. Nous en avons rencontré une sur les lieux de l’accident. Une victime qui a échappé à la catastrophe.

Elle est venue récupérer le reste de ses affaires encore enfouies dans les décombres. « Tout est détruit. C’est dans l’eau. Je suis une rescapée sans domicile. Regardez la valise de ma maman là. Il n’y a rien. Chez moi nous étions sept. J’ai des enfants qui sont venus en vacances et ils doivent prendre leur vol vendredi. Ils étaient enfermés dans leurs chambres. Je ne peux pas vous dire comment ils s’en sont sortis.

C’est par la grâce de Dieu ». Bien plus, elle explique que le propriétaire des immeubles n’a ménagé aucun effort pour s’enquérir de la situation des sinistrés. Elle poursuit d’ailleurs : « Nous les sinistrés ne savons plus où aller. Monsieur Nyamsi qui est le propriétaire de ces édifices n’est jamais passé ici. Encore moins Béton Construction.

Les autorités sont venues ici le jour du sinistre. Elles ont dit que le génie militaire devait venir détruire la cage d’ascenseur. Depuis ce jour, il n’y a rien. Nous sommes samedi et nous les attendons toujours ». Maman Marthe résidente du quartier depuis belle lurette exprime son mécontentement vis-à-vis du propriétaire qui voulait acheter les parcelles de terrain qui entouraient les immeubles effondrés.

« Un matin, le jour de la fête du mouton c’est là qu’on a senti comme un tremblement de terre. Nyamsi n’est pas encore descendu sur les lieux.» Et d’ajouter : «Il était très prétentieux, au point qu’il voulait acheter tout notre bloc. Je me demande quand c’était la brousse, quand le maquis sévissait ici ; si on lui avait demandé de venir s’installer ici est-ce qu’il aurait pu? Maintenant que les autres ont travaillé il veut s’installer».

Non loin, Ebonguè Mariette exprime sa tristesse face à la cage d’ascenseur qui est encore debout, et qui représente un danger pour les populations. « Tout le quartier est consterné et abattu. Même les passants sont dépassés. Je ne sais quoi dire, nous ne sommes même pas à l’abri.

Le chef de chantier n’a rien dit. Dernièrement, il est passé ici sans aller voir les victimes. La cage d’ascenseur qui est là représente un grand danger. On ne sait pas si elle va tomber à gauche, à droite, devant ou derrière. Entre temps nous vivons toujours dans nos domiciles parce que nous ne savons où aller.

C’est grave ». Une autre sinistrée raconte le désarroi qu’elle subissait depuis le début des constructions. «Depuis qu’on a commencé ce chantier je n’ai plus une minute de répit. La toiture je l’ai refaite trois fois. Ce monsieur de Béton Construction ne m’a jamais remboursé. Quand il a fini de monter ses immeubles jusqu’à mettre les carreaux, il a dit qu’il va arranger. »

Et de poursuivre : «Tout mon mur était dans l’humidité. Son problème était d’acheter la maison. Il voulait qu’on parte et qu’on laisse la maison pour son jardin. Il nous nuisait. Et comme je suis locataire il voulait que je parte. Toutes mes activités sont concentrées ici à Nkongmondo».

En attendant une prompte résolution de ce problème de la part des autorités administratives, il serait donc judicieux que les personnes en charge de la construction utilisent des matériaux adéquats à la réalisation de grands édifices tels que ceux qui viennent de s’écrouler dans cette partie de la capitale économique en détruisant un autre.

Car, à première vue sur le terrain, c’est un véritable fiasco lorsqu’on regarde la qualité des fers, la qualité des parpaings et même la qualité des autres matériaux de construction.

Source: Aurore Plus