En décidant de la nouvelle évangélisation, le concile Vatican II a, à n’en point douter, donné une orientation nouvelle, pas plus d’ailleurs qu’une forme originale à la manière dont celle-ci avait jusque-là été perçue par les adeptes du catholicisme.
La nouvelle option aura été prônée et mise en relief par Jean Paul II, le bien heureux, dont le pontificat fut essentiellement novateur et aussi des plus longs de l’histoire de la papauté. Un des enjeux de cette nouvelle évangélisation c’est qu’elle doit encourager et promouvoir l’œcuménisme à une plus large échelle de l’Eglise. On avait comme l’impression- juste d’ailleurs-d ’un monopole si ce n’est d’une confiscation des hommes consacrés que sont les prêtres.
Certes l’on a pu observer, dans un passé pas si lointain, quelque ouverture- timide, à pas comptés-avec le sacre, dans le diocèse de Douala, d’un diacre permanent dans les années 1964, Michel Epée de regrettée mémoire, et quelques années plus tard, dans les années 2000 de celui d’un prêtre, l’abbé Ignace Ekandè, aujourd’hui décédé lui aussi.
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L’un et l’autre eurent en commun d’être des laïcs, puisque le diacre et le prêtre tournèrent définitivement le dos à la vie maritale pour se consacrer au service uniquement de l’Eglise. Il y avait aussi des bonnes sœurs qui pouvaient donner la sainte communion. Là s’arrêtait la petite révolution. La nouvelle évangélisation a pour corollaire un regard plus attentif, plus attendrissant, sur les laïcs. Ceux-ci sont dorénavant appelés à jouer un rôle davantage actif au sein de l’Eglise.
Ministres extraordinaires
La communauté catholique a assisté dimanche dernier 9 septembre à une messe qui avait requis la solennité des grands jours. La cathédrale Saints Pierre et Paul de Douala avait, comme à chaque circonstance pareille, fait le plein des fidèles et aussi de nombreux curieux. La raison de cette autre déferlante à la paroisse cathédrale était la nouvelle annoncée de la création des ministres extraordinaires de l’Eucharistie. Du tout beau. Du tout nouveau. Une trentaine de fidèles par ailleurs « anciens de l’Eglise » ont été honorés. Ils ont eu droit, ce faisant, au rituel de l’imposition des mains. L'information claire et nette.
L’abbé Clément Aboudi, le célébrant principal et recteur de la cathédrale, s’était fait assister par deux confrères : Monseigneur Clément Ndjèwel le « plénipotentiaire », et l’abbé Serge Eboa le tout nouveau vicaire remplaçant le très pondéré Jean-Paul Elong qui part pour des études à Rome. « Il s’agit pour l’Eglise de se départir de l’aspect clérical "qui semblait être la sienne" pour un laïcat plus prononcé », avait tenu à expliquer aux fidèles l’abbé Aboudi.
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Monseigneur Ndjèwel avait, pour sa part, axé son propos sur la symbolique des « ministres extraordinaires de l’Eucharistie » : « Vous ne remplacez pas le prêtre, mais vous êtes appelés à jouer un rôle important au sein de l’Eglise, parce que vous avez reçu l’onction de donner l’Eucharistie qui, comme vous savez, est le sacrement le plus précieux de l’Eglise. Tenir la sainte communion et la donner aux fidèles (en état de la recevoir) est un acte de foi », avait précisé, de sa voix de stentor, l’abbé Clément Ndjèwel.
Saint Grégoire, l’ancêtre…
La messe était animée par la schola Saint Grégoire en tenue d’apparat. Elle dont le fondement au chœur cathédral remonte d’au moins à quatre décades, célébrait aussi à cette occasion son saint patron. Mais il faut dire tout de même que l’« ancêtre » de l’autre peut être encore perfectible. Ce n’est pas l’increvable et incontournable maitre Gervais Belinga, ni même des choristes accomplis du chant latin tels Michel Mem, Tobie Bissoko chez les hommes, Rose Amongo, Cécile (…), Céline Ayagma, Thérèse Ndjock à la prestance tellement remarquable, côté femme, qui me démentiraient.