A son tour, Cabral Libii, candidat du parti UNIVERS qui fait cette année sa première expérience dans la course à l'élection à la prestigieuse fonction de président de la République, est en train de faire l'expérience douloureuse de la pratique de la démocratie au Cameroun, avec l'arrestation de quelques dizaines de ses partisans dans la région de l'Extrême-nord du Cameroun, dont le seul crime qu'ils ont commis serait selon lui, d'avoir démissionné d'un parti dont on ne démissionne pas.
C'est un message publié sur son mur Facebook par le plus jeune des candidats à l'élection présidentielle du 7 octobre 2018 qui donne l'alerte :
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« Ça commence à bien faire!
Nous attirons d'ores et déjà l'attention de la communauté nationale et internationale sur des dérives aux conséquences imprévisibles. 40 représentants du parti Univers dans les bureaux de vote à Waza dans le Logone et Chari dans l'Extrême-nord Cameroun, ont été convoqués et gardés à vue hier 28 septembre 2018 toute la journée à la Gendarmerie. Motif: leur démission d'un autre parti politique. Les mêmes manœuvres d'intimidation ne cessent de s'intensifier dans les arrondissements de Blangoua et Makari.
Que cela cesse! »
(https://www.facebook.com/362179844199089/posts/592645204485884/).
Ainsi écrit Cabral Libii, qui se rend personnellement compte de la violente rouerie dont sont disposés à faire montre les partisans masqués de certain homme politique tapis au sein des forces dites « du maintien de l'ordre » au Cameroun, et plus déterminés qu'à leur tour à faire prévaloir l'expérience de la force brutale pour faire gagner l'élection au candidat de la "force de l'expérience". Une situation qui perdurera aussi longtemps que possible si les forces de l'oposition n'entendent pas raison pour se dépasser et se regrouper derrière une candidature forte pour affronter les adeptes du « ne dure pas au pouvoir qui veut, mais dure au pouvoir qui peut »… tordre le coup sans le moindre scrupule à la notion de fair-play.
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Inutile de relever que des pratiques passéistes de ce type sont des signes annonciateurs de ce que préparent les tenants en titre du pouvoir pour empêcher que l'élection à venir soit un tantinet transparente. AUtrement, au regard des foules que lève monsieur Libii, tout le contraire du président sortant qui semble même boudée par les populations de Maroua que l'on disait à lui acquise, mais qui ne se sont pas aussi mobilisées que l'eussent imaginé les élites localles affiliées au parti au pouvoir qui leur ont pourtant fait miroiter des repas gratuits et quelques billets d'argent, des gendarmes réfléchiraient par deux fois avant de mener la vie dure à des personnes présentées comme des partisans de l'un des candidats les plus populaires à l'élection à la plus haute fonction de l'Etat. Ne serait-ce que pour ne pas se retrouver, demain, du mauvais côté de l'histoire.
Mais pour paraphraser quelqu'un, "le Cameroun c'est le Cameroun"... de qui l'on sait! Quelle galère!