Election 2018: les candidats ont peur de la zone anglophone

Ambazonie Armée Joshua Osih, Akere Muna, Cabral Libii, Serge Matomba ont préféré se limiter dans le Sud-Ouest

Tue, 2 Oct 2018 Source: DEFIS ACTUELS N°333

Ils ont chacun un programme bien ficelé pour résoudre la crise anglophone, qui sévit depuis deux ans dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, une fois élu président de la République mais, ils n’osent pas le porter aux populations de la zone concernée à cause de l’insécurité.

Ndifor Frankline Afanwi, candidat du Mouvement Citoyen national du Cameroun et Adamou Ndam Njoya de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) ne battront pas campagne dans ces régions. Si le premier ne le dit pas ouvertement, alors que son calendrier de campagne ne présente aucun meeting dans cette zone, le deuxième, lui, l’affirme clairement.

« Nous n’avons pas de meeting prévu dans la zone anglophone parce que nous n’avons pas de garantie de sécurité pour nous déployer dans ces régions. Nous ne pouvons pas prendre des risques », confie Koupit Adamou, membre de l’équipe de campagne d’Adamou Ndam Njoya. Outre la menace des sécessionnistes, le parti craint de ne pas faire foule comme ce fut le cas lors des précédentes élections notamment, 2004 et 2011. « Chaque jour nous voyons les gens qui fuient ces régions-là. Nous allons faire campagne aux citoyens et non aux maisons. On va voir qui làbas ? Ces régions sont de plus en plus dépeuplées », fait savoir Koupit Adamou.

LIRE AUSSI: Election 2018: qui a peur de Cabral Libii ?

Ce qui reste également intéressant durant cette campagne électorale qui s’achève le 6 octobre prochain, c’est que certains candidats laissent croire qu’ils feront des escales dans le NordOuest et du Sud-Ouest pour porter leur message de soutien et de réconfort aux populations, et pourtant dans leur agenda, jalousement gardé, desmeetings ne sont guère prévus dans cette zone. « Il y a au moins trois candidats qui ont annoncé leur campagne dans les régions anglophones mais ils ne le feront pas.

Tous craignent pour leur sécurité et celle de leurs équipes. Ils ont peur des sécessionnistes, il faut le dire et c’est sans doute la raison pour laquelle plusieurs préfèrent battre campagne dans le Sud-Ouest. Ils fuient le Nord-Ouest parce qu’ils savent ce qui les attend», explique un observateur de la scène politique.

LIRE AUSSI: Etoudi 2018: Joshua Osih séduit la jeunesse à Bertoua

LE SUD-OUEST L’ELDORADO DE LA ZONE ANGLOPHONE

Du fait de la crise anglophone, la région du Sud-Ouest est devenue l’eldorado des candidats dans la zone anglophone. En dehors du Rdpc qui y a tenu un meeting le 22 septembre dernier dans le Nord-Ouest, aucun n’autre candidat ne s’y est rendu pour présenter son projet politique et de société et surtout les solutions qu’il apporte à la crise. Bien que Maurice Kamto soit annoncée en grande pompe à Bamenda ce jour, rien n’est encore certain.

Surtout quand on sait combien ces candidats réajustent leur calendrier de campagne à chaque obstacle. Même si certains, se bombent le torse d’avoir battu campagne dans la zone anglophone ; il n’en demeure pas vrai qu’ils n’ont pas eu assez de cran pour se rendre à Bamenda. Même le Social Democratic Front qui a pour siège Bamenda, a préféré communier avec les populations du Sud-Ouest, idem pour le Front populaire pour le Développement.

Cela pourrait sans doute se justifier par l’appartenance de Joshua Osih et Akere Muna à cette région mais cela ne les épargne pas de la peur des sécessionnistes. Serge espoir Matomba du Purs, Cabral Libii sont également annoncés dans cette région.

Source: DEFIS ACTUELS N°333
Articles Similaires: