Simple coïncidence. Il y'a quelques jours, la femme africaine célébrait la 56e édition de la Journée qui lui est consacrée sur le continent. En effet, c’est le 31 juillet 1962 à Dar es Salaam en Tanzanie qu’a été créée la première Conférence de la femme africaine (CFA), la première organisation de femmes sur le continent.
Une célébration qui arrive au Cameroun cette année alors que le pays est engagé dans le processus devant conduire à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.
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Dans les jours qui viennent, le Conseil électoral d’Elections Cameroon va rendre publique la liste des candidats retenus pour prendre part à ce scrutin. Un Conseil électoral qui planche depuis le 20 juillet dernier sur l’examen de 28 déclarations de candidatures. Au rang de celles-ci, deux femmes. Seules deux femmes devrions-nous peut-être souligner. Dont une, présente sous la bannière d’un parti politique et la seconde comme postulante indépendante. Elles ne sont donc pas très nombreuses à vouloir briguer la magistrature suprême du Cameroun.
Comme ce fut d’ailleurs déjà le cas en 2011 quand on avait enregistré trois déclarations de candidatures féminines sur 51 et deux qui ont finalement été retenues pour prendre part à l’élection.
Pourtant, ce ne sont pas les initiatives qui auront manqué ces dernières années dans le domaine de la promotion de la femme sur le champ politique ces dernières années au Cameroun. De nombreuses structures, tant nationales qu’internationales militant dans ce sens se sont activées.
Les pouvoirs publics y ont mis du leur, eux qui ont régulièrement permis un épanouissement politique de la femme camerounaise, en mettant sur pied une législation nationale et des réformes constitutionnelles garantissant le juste accès des femmes à la vie politique, que ce soit comme électrices, candidates ou élues. Et les résultats enregistrés sont là pour le prouver.
Dans le cadre de la dernière élection des députés à l’Assemblée nationale du 30 septembre 2013 et sénatoriales du 25 mars 2018, les dispositions de la loi portant
Code électoral, sur la prise en compte du genre ont été appliquées, ajoutées à certaines directives données par les instances dirigeantes de certains partis politiques, l’instar du RDPC qui imposait deux femmes sur la liste des titulaires à l’élection des sénateurs, l’on a vu un accroissement substantiel de la représentativité féminine dans ces deux chambres.
On est passé de 20 à 31% de représentativité à l’Assemblée nationale entre les deux dernières législatures, tandis que du côté du Sénat, cette chambre qui est à sa seconde législature a vu la présence des femmes croître de 20 à 26 représentants sur 100 membres.
Il faut relever que le cadre légal organisant l’élection présidentielle est différent de celui des autres scrutins. Il ne s’agit pas ici d’un scrutin de liste. Les candidats sont présentés par des partis politiques remplissant certains critères ou alors peuvent prendre part à l’élection sous l’étiquette d’indépendant.
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Un peu plus de 305 partis politiques ont une existence légale au Cameroun, dont 14 dirigés par des femmes. Sur ces partis, un seul a pris l’option de coopter une femme pour faire acte de candidature dans le cadre du scrutin attendu le 7 octobre 2018.
Sous réserve de la validation de sa candidature par les instances compétentes.