Les menaces sur les échéances électorales prévues en 2018 au Cameroun prennent de plus en plus d’ampleur ces dernier temps.
Pour certains acteurs politiques comme ceux du SDF, la situation sécuritaire actuelle dans les villes anglophones ne se prêterait pas à une consultation électorale.
D’autres acteurs de la société civile comme le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P), évoquent la question des prisonniers politiques qui devrait être un obstacle aux consultations.
Une campagne pour la libération de tous les « prisonniers politiques » en général -et de l’ancien ministre Marafa Hamidou Yaya en particulier- a, en effet, été lancée hier samedi par l’organisation.
Ci-dessous le communiqué du CL2P :
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) sera inlassablement là pour rappeler au Président à vie du Cameroun Paul BIYA (84 ans, 35 de règne) au premier devoir du «démocrate»: «laisser autant libre ses opposants comme ses partisans dans leurs choix; prendre le risque d’affronter ses «concurrents» politiques et «adversaires» internes désignés dans des urnes transparentes.
Nul besoin pour ce faire de les séquestrer arbitrairement afin de se maintenir à vie au pouvoir grâce à la fraude électorale et la répression politique systématique.
Devoir au quotidien présenter bien malgré nous la vraie nature dictatoriale d’un régime qui se présente à la face du monde comme un modèle de « démocratie apaisée », rappeler l’élimination judiciaire et carcérale que son créateur Paul BIYA réserve systématiquement à ses rivaux potentiels désignés comme des « prévaricateurs de la fortune publique » …n’est hélas pas toujours un exercice facile sous un formatage dictatorial des esprits et un complotisme permanent.
Mais nous continuons inlassablement de le faire. Parce que le silence est la pire des sentences pour un prisonnier d’opinion. Il participe largement à la banalisation du crime politique, et particulièrement au Cameroun.
MESDAMES, MESSIEURS, CETTE CAMPAGNE S’ADRESSE À VOUS TOU-TE-S
En effet Marafa Hamidou Yaya, ancien ministre d’État de l’Administration territoriale et de la décentralisation du Cameroun de 2002 à 2011, Secrétaire Général à la Présidence de la République, Prétendant sérieux à la succession de Paul Biya (83 ans, 35 ans de règne), a été condamné arbitrairement mardi 17 mai 2016 à 20 ans de prison pour une fallacieuse «complicité intellectuelle de détournements de deniers publics».
Il s’agit d’interpeller les décideurs politiques et économiques du monde entier, de créer une mobilisation collective, afin de parvenir à la libération immédiate et sans condition de ce célèbre prisonnier d’opinion camerounais.
COMMENT VOUS MOBILISER CONTRE CETTE DÉTENTION ARBITRAIRE?
1) Dès aujourd’hui prenez un selfie ou une photo de vous tenant une page de papier sur laquelle sera inscrit: Libérez Marafa maintenant / Free Marafa Now
2) Vous nous la faites parvenir par mail en pièce jointe à l’adresse suivante: freemarafa@gmail.com
3) Nous la publierons sur le site Instagram où nous avons ouvert un compte dédié à cette campagne (http://www.instagram.com/freemarafa/)
4) Avec toutes les photos de soutien que vous nous ferez parvenir, nous allons monter une frise qui sera rendue publique chaque début d’été sur le Parvis des Droits de l’Homme à Paris.
5) Nous partagerons notre action sur facebook, twitter, flickr et le site internet du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (http://www.cl2p.org)
Grâce à notre mobilisation collective, nous sommes parvenus à l’épuisement du volet interne de la procédure au Cameroun après 04 longues années de paralysie.
Appuyons et relayons l’Avis contraignant du Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire de l’ONU auprès des instances politiques nationales et internationales, afin d’obtenir la libération immédiate de l’homme d’État MARAFA HAMIDOU YAYA.
Au moment où les courtisans et partisans du dictateur Paul BIYA (84 ans), profitant de l’impasse recherché dans la crise anglophone, le supplient de se (re)présenter à une énième mascarade électorale, après 35 interminables années d’une implacable tyrannie, nous formulons le vœux d’une libération immédiate de tous les prisonniers d’opinion, officiellement présentés comme des prisonniers de droit commun au Cameroun, et qui rentrent tous dans les critères objectifs établis par notre organisation.
Car aucune république ne doit prospérer dans le tripatouillage constitutionnel et la combine électorale permanents; pas plus qu’elle ne peut se résigner dans une culture du crime politique à des fins de pérennisation d’une dictature.
Monsieur Le Président BIYA, Libérez Marafa Hamidou Yaya et tous les autres prisonniers politiques du Cameroun, en Laissant tous les candidats – qui le veulent – postuler librement à l’investiture suprême. Il reviendra alors aux seul-e-s Camerounais-e-s de choisir en toute transparence le prochain locataire du Palais de l’Unité.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)