Election anticipée : le plan d’arrestation de Maurice Kamto réactivé

Le plan d’arrestation de Maurice Kamto réactivée

Wed, 8 Dec 2021 Source: www.camerounweb.com

• Paul Biya ne va pas bien

• Des élections anticipées sont en vue

• Un plan pour l’éjection de Kamto est en gestation



Les dernières semaines ont été mouvementées pour le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto. L’opposant au régime de Paul Biya est de nouveau dans le viseur du parti au pouvoir. Selon des sources crédibles, toute une stratégie est mise en plan pour écarter Maurice Kamto de l’élection présidentielle anticipée qui aura lieu après la déclaration de la vacance du pouvoir qui ne devrait plus tarder.

Le gré à gré au sommet de l’Etat ne sera brutal et flagrant comme le prétendent certains analystes politiques. Selon des sources proches de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence de la République et chef d’Etat de fait, entend donner une allure démocratique au processus d’alternance à la tête du pays. Le ministre d’Etat planifierait la tenue d’un scrutin présidentiel anticipé sans Maurice Kamto.



Casier judiciaire


Pour parvenir à ses fins, Ferdinand Ngoh Ngoh a, selon les révélations de Remy Ngono, opté pour l’arrestation et la condamnation de Maurice Maurice Kamto. Avec un casier judiciaire compromettant le leader du MRC dont la popularité ne faiblit point, serait d’office écarté de la course à la magistrature suprême. Maurice Kamto ne sera pas le premier à être victime de ce plan. L’opposant Akere Mouna candidat, à la présidentielle de 2018 aurait connu le même sort s’il n’avait pas retiré sa candidature à la dernière minute pour soutenir Maurice Kamto. En effet sa sœur Ama Tutu Muna avait porté plainte contre lui pour « faux et usage de faux » dans une rocambolesque affaire de gestion d’héritage qui a abouti à sa condamnation à 3 ans de prison avec sursis.

Le plan d’arrestation de Maurice Kamto avait été activé à plusieurs reprises. Le 05 octobre 2019, Maurice Kamto et ses camarades ont été libérés après 9 mois de détention et sans jugement. Les autorités françaises ont par la suite reconnu avoir fait pression sur Paul Biya pour obtenir l’arrêt des poursuites contre les opposants. Le 21 septembre 2020, la résidence de Maurice Kamto a été pris d’assaut par des hommes en uniforme. Le président du MRC a été séquestré et placé en résidence surveillée de fait pendant 3 mois. Il y a quelques jours, le séjour du leader politique dans le Littoral a été fortement perturbé à Douala. Il a été une fois de plus séquestré dans son hôtel pendant plusieurs heures. De retour à Yaoundé, il a encore reçu la visite d’un impressionnant convoi de policiers qui a encerclé son domicile privé pendant plusieurs minutes avant de se retirer.

Bien que le MRC n’ait pas de représentants élus, son président Maurice Kamto a encore une chance de se présenter à la prochaine élection présidentielle en faisant porter sa candidature par un autre parti politique.



Paul Biya va mal

Sur les médias nationaux, il est déjà présenté comme le président de la République du Cameroun. La CRTV a d’ailleurs indiqué dans une de ses éditions que le secrétaire général à la présidence de la République du Cameroun a reçu un accueil digne d’un chef d’Etat. Cameroon Tribune de son côté illustre les compassions du chef de l’Etat à la famille de la victime du drame de Buea par la photo de Ferdinand Ngoh Ngoh.

Pour les observateurs avisés de la scène politique camerounaise, les dernières sorties fortement médiatisées du SGPR marquent un tournant dans l’histoire politique du Cameroun. En effet depuis son accession à la magistrature suprême en 1982, Paul Biya a toujours été particulièrement sévère envers ses secrétaires généraux qui ont eu la malchance d’exprimer leur intention présidentialiste.

« Jamais dans l'histoire du Cameroun, on a vu un secrétaire général qui non seulement à la délégation de pouvoir mais qui se met aussi en exhibition. Le fait que Marafa ait demandé à Paul Biya de ne pas se représenter en 2011 a suffi pour qu'il soit jeté en prison. Lorsque Paul Biya a appris que le nom d'Atangana Mbara est cité dans l'affaire de G11, il a aussi jeté en prison alors qu'il était lui aussi secrétaire général à la présidence. Lorsque Paul Biya est là personne ne peut faire des tournées de chef d'Etat comme le fait Ngoh Ngoh », confie un journaliste politique camerounais.

Retranché à Mvomeka’a

Depuis plusieurs semaines, Paul Biya a quitté le Palais de l’Unité pour son village. Des sources proches de la présidence de la République indiquent que le chef de l’Etat est en congés. Cette version ne convainc point Remy Ngono. Le journaliste de RFI indique que Paul Biya s’est offert récemment 36 jours de congés en Suisse et ne saurait évoquer une fois de plus le même motif pour s’absenter. Il révèle que la santé du chef de l’Etat est préoccupante. Paul Biya « est devenu une légume », déclare-il. L’homme des dossiers noirs du samedi laisse également entendre que les médecins occidentaux dépêchés au chevet de Paul Biya en 2020 sont de retour au Cameroun et s’activent actuellement à remettre le président sur pieds. Chose rare, le palais aurait eu recours cette fois à quatre marabouts qui prient en permanence dans la résidence privée du chef de l’Etat depuis plusieurs jours.

Selon les informations, Paul Biya ne reviendra plus de Mvomeka’a. Il y coulerait doucement ses derniers jours. Même guérit, le Lion de 87 ans ne reviendra plus aux affaires. Le Cameroun restera gouverné par Ferdinand Ngoh Ngoh qui marche déjà dans les pas de son futur prédécesseur. Comme Paul Biya il aurait reçu lors de son dernier déplacement dans la région du Nord, les bénédictions du Lamido.

Source: www.camerounweb.com