14 sièges assurés au Rdpc avant l’élection
Le parti au pouvoir est seul en lice dans les régions du Sud et du Sud-Ouest.
Avant le vote, l’on peut déjà se faire une idée des résultats des élections sénatoriales du 12 mars prochain. La liste des partis politiques en compétition dévoilée par Elections Cameroon (Elecam) permet de constater que 14 sièges sur 70 à pouvoir sur l’ensemble des 10 régions sont d’office acquis au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). En effet, le parti au pouvoir est sans rival dans deux régions notamment le Sud et le Sud-Ouest. Sauf rejet des dossiers de candidatures par l’organe électoral, il ne s’agit là que du minimum, en attendant les 30 autres sénateurs nommés après le scrutin par le président de la République par ailleurs président national du Rdpc. À noter également que le parti du flambeau ardent a présenté des listes dans toutes les régions du pays. Mais cela ne signifie pas forcément que le Rdpc est trop fort. Ce sont peut-être ses adversaires qui sont trop faibles. Au total, 13 formations politiques ont été enregistrées pour ce scrutin. Et dans les circonscriptions où la confrontation sera effective, les autres partis, en particulier de l’opposition, ne sont que faiblement représentés. Cependant, en scrutant les forces et les faiblesses de chacun, le Rdpc apparaît comme un ogre, tandis que les autres y vont avec plus ou moins de réalisme. Le cas de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) qui, bien qu’étant un allié du parti au pouvoir, vise les quatre régions où il a des chances d’avoir des voix dans les collèges électoraux (conseillers régionaux et municipaux), en l’occurrence l’Adamaoua, l’Extrême-Nord, l’Est et le Nord.
S’agissant des partis politiques de l’opposition, deux d’entre eux ont des stratégies bien curieuses. Le cas du Social Democratic Front (SDF) est sans doute le plus blâmable. Le parti de Ni John Fru Ndi n’a postulé que dans deux régions : le Nord-Ouest et le Littoral. Un aveu de faiblesse qui reflète la crise interne qui traverse actuellement ce parti longtemps considéré comme locomotive de l’opposition. Comme le SDF, les listes présentées par le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) sont quasi suspectes. Sinon comment comprendre que la formation politique de Cabral Libii, qui contrôle cinq communes (Eséka, Messondo, Matomb, Makak et Ngog-Mapubi) dans le département du Nyong et Kellé, région du Centre, n’ait pas de listes dans cette circonscription ? C’est également dans ce département qu’il compte trois de ses cinq députés. Donc en théorie, c’est dans le Centre que cette formation politique à plus de potentiel. Un paradoxe d’autant plus ahurissant du fait que le Pcrn a plutôt choisi de présenter des candidats dans la région du Littoral, alors qu’il ne dirige que deux municipalités, notamment la mairie de Nkondjock (département du Nkam) et celle de Massok (département de la Sanaga-Maritime). Peut-être Cabral Libii évite de revivre l’humiliation des élections régionales de décembre 2020 à l’issue desquelles son parti avait lamentablement perdu dans son fief même du Nyong et Kellé, avec à la clé aucun siège de conseiller régional brigué. Une chapelle politique qui n’abdique pas malgré ses contreperformances lors des échéances antérieures, c’est l’Union des populations du Cameroun (Upc). Le parti historique fondé par Ruben Um Nyobe est à la conquête de cinq régions : Adamaoua, Centre, Littoral, Nord-Ouest et Ouest.