Expert en gouvernance et des questions électorales, Barthelemy Kom Tchuente a effectué un travail qui lui permet de conclure qu’il sera difficile pour le Chef de l’Etat de relever le défi de l’organisation des tous les scrutins prévus cette année au Cameroun. Il était l'invité du journal de 7 heures ce jeudi 11 janvier 2018.
Qu’est-ce qui vous a motivé à faire ce travail ?
La motivation part du fait que j’ai jugé opportun d’apporter un éclairage aux gouvernants, d’apporter un éclairage aux acteurs politiques, à la société civile et aux citoyens.
Qu’est-ce qu’on retrouve dans ce travail de recherche que vous avez fait ?
Selon les recherches que j’ai faites, on se rend compte que nous sommes pratiquement à six mois de la convocation du corps électoral pour les scrutins présidentiel, législatif et municipal. Nous sommes à un mois pour la convocation du corps électoral pour les élections sénatoriales. Donc, l’analyse des données qui ressortent de ma réflexion fait entrevoir que l’élection présidentielle se situe entre le 14 septembre et le 14 octobre 2018.
Quant aux élections municipales, elles seront organisées au plus tard le 19 septembre et les élections législatives au plus tard le 18 septembre. Vous voyez donc que les acteurs politiques ont de quoi se mouvoir.
Mais seulement, vous savez que le Président de la République a tout simplement l’obligation de convoquer le corps électoral et pour le faire, il dispose de 45 jours avant la date prévue pour les élections sénatoriales et 90 jours avant la date du scrutin pour les élections municipales, pour les élections législatives et pour les élections présidentielles.
Et c’est cette proximité entre les différents scrutins qui vous amène à conclure qu’il sera difficile pour le Chef de l’Etat d’engager les camerounais à tous ces scrutins là en 2018…
Oui ! Quand vous voyez le rapprochement qu’il y a entre la date prévues pour la présidentielle et les élections municipales et législatives, c'est-à-dire, la Présidentielle qui devrait se dérouler entre le 14 septembre et le 14 octobre, les Municipales avant le 18 septembre et les Législatives avant le 19 septembre, vous voyez qu’il reste très peu de marge de manœuvre au Chef de l’Etat et qu’on s’achemine tout droit vers l’organisation d’un triple scrutin.
Un triple scrutin pour l’élection présidentielle, l’élection municipale et l’élection législative.
C'est-à-dire le même jour ?
Oui ! Ça veut dire que les électeurs seront appelés le même jour à voter pour ces trois types d’élections.
Quand on sait aussi que la loi donne au Chef d’Etat le pouvoir de proroger le mandat des députés et des maires, n’est-ce pas une autre possibilité ?
Vous savez, le Chef de l’Etat a cette prérogative que la loi lui donne et il peut toujours l’user quand il veut. Mais à partir du moment où les populations mettent dans les élections un moment important de la vie nationale pour le choix de leurs concitoyens qui doivent les représenter à différentes assemblées, je crois que le jeu devrait être plus clair pour permettre aux acteurs politiques de mieux s’organiser parce qu’il ne faut pas attendre la dernière minute pour commencer à faire le choix des candidats.
Et tant que le corps électoral n’est pas convoqué, il y a très peu de mobilisation au niveau des acteurs politiques.