Elections 2018: plus de 20.000 électeurs anglophones ont fui le Cameroun

Electeurs Anglophone Ils ont fui les violences dans les parties anglophones du Cameroun

Sun, 25 Mar 2018 Source: unhcr.org

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Aikaterini Kitidi – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 20 mars 2018 au Palais des Nations à Genève.

Le nombre de Camerounais anglophones demandeurs d’asile au Nigéria a doublé depuis mi-janvier. Sans un soutien international urgent, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, prévient que leur lutte pour survivre deviendra de plus en plus désespérée.

Les Camerounais anglophones avaient commencé à fuir la violence en octobre 2017 et continuent à affluer dans les États de Cross River, Taraba, Benue et Akwa-Ibom au Nigéria. Au total, plus de 20 000 réfugiés ont été enregistrés dans la région. Les femmes et les enfants représentent les quatre cinquièmes de la population.

Selon une évaluation récente effectuée par des organisations humanitaires, la situation est extrêmement préoccupante. Quatre-vingt-quinze pour cent des demandeurs d’asile n’ont pas plus de trois jours de nourriture en stock.

La plupart des familles ne prennent qu’un seul repas par jour. Les stratégies d’adaptation sont elles-mêmes risquées et vont de l’emprunt d’argent à la réduction des portions de nourriture ou à l’épargne alimentaire pour les enfants seulement.

Selon la plupart des demandeurs d’asile, l’eau qu’ils boivent provient de ruisseaux, d’étangs et d’autres sources dangereuses, en raison d’installations d’eau potable insuffisantes ou dysfonctionnelles. Moins de 25 % d’entre eux ont accès à des articles de secours, y compris des vêtements, des couvertures et des bâches en plastique.

Seulement cinq Camerounais sur 100 disposent d’un abri décent ou indépendant. Les autres ont peu ou pas d’intimité, squattant des salles accueillant en moyenne 10 à 15 personnes. La protection contre le froid fait défaut, ce qui suscite de plus en plus d’inquiétudes pour la santé en raison du début imminent de la saison des pluies.

Le paludisme serait déjà en augmentation. Les enfants toussent et respirent difficilement.

De nombreux participants à la récente évaluation, menée par les organisations humanitaires, souffraient de peur et d’anxiété, d’un mauvais sommeil et de flashbacks. Au total, environ 20 à 30 % des demandeurs d’asile présentent une vulnérabilité, y compris des handicaps physiques.

Les trois quarts des enfants camerounais qui ont récemment fui au Nigéria ne peuvent actuellement pas aller à l’école, car leurs familles n’ont pas les moyens de payer les livres et les uniformes. Les adultes sont aussi de plus en plus frustrés alors qu’ils luttent pour joindre les deux bouts.

Il est urgent de trouver une solution politique à la situation au Cameroun, afin que les Camerounais puissent rentrer chez eux en toute sécurité et de leur plein gré. D’ici là, le HCR et ses partenaires poursuivront leurs efforts pour fournir une assistance et un soutien à cette population aussi longtemps que nous le pourrons.

Notre bureau a travaillé sur un appel de fonds d’urgence d’un montant de 18 millions de dollars pour aider à couvrir les besoins des réfugiés. Toutefois, aucune contribution n’a été reçue, ce qui entraîne d’immenses défis et des lacunes dans les efforts d’aide.

Plus tôt ce mois-ci, les autorités nigérianes ont alloué des terres au HCR, ce qui devrait permettre la création d’abris pour assurer la sécurité, la sûreté et l’autosuffisance des réfugiés. Le HCR se félicite de l’engagement du Nigéria pour aider au transfert des réfugiés vers des lieux situés à au moins 50 kilomètres de la frontière, en vertu des directives humanitaires.

Nous sommes également préoccupés par les informations faisant état de nouvelles arrestations de ressortissants camerounais au Nigéria, dont au moins un demandeur d’asile au début du mois de mars. Le HCR exhorte les autorités nigérianes à s’abstenir d’expulser des personnes qui ont fui la persécution dans leur pays d’origine, à respecter le principe de non-refoulement et à exclure les retours forcés.

Source: unhcr.org