Electrification rurale : Le Cameroun reçoit 35 milliards de Fcfa

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Tue, 14 Mar 2023 Source: www.camerounweb.com

Trois acteurs majeurs ont accordé leurs violons la semaine dernière pour le bien de l’électrification rurale : le ministre de l’eau et de l’énergie, le ministre de l’économie, ainsi que la Banque africaine d’import-export (Afrximbank), le partenaire financier. 35 milliards de frs cfa, voilà le montant que met sur la table ledit partenaire pour que l’électricité par système photovoltaïque soit dans les localités rurales du Cameroun. L’accord a été signé au Minepat. Cette première tranche permettra de construire 87 microcentrales pour le raccordement de plus de 13 mille ménages.

Alamine Ousmane Mey, Minepat, a expliqué que « La Snd 30 qui vise la production et le relèvement des activités génératrices de revenus ne peut se faire que si nous avons l’électricité disponible. C’est d’ailleurs l’objet principal du conseil de cabinet du 23 février 2023. L’objectif du Cameroun qui est de porter sa capacité énergétique à 5000 MW à l’horizon 2030 a été réitéré ».

Ces investissements font partie de la 3e phase du projet d’électrification de 1 000 localités à l’énergie solaire, lancé en 2016 par le gouvernement camerounais et son partenaire chinois, Huawei Technology. Les deux premières phases, encore en cours d’implémentation, permettront d’électrifier respectivement 165 et 184 localités camerounaises. Selon le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, il faudra mobiliser 874 milliards de FCFA pour électrifier toutes ces localités.

Pour ce faire, le gouvernement camerounais a mis en place le Fonds de développement du secteur de l’électricité. En 2021, avait révélé le ministre Eloundou Essomba face aux députés le 28 juin 2021, ce fonds avait déjà reçu une dotation de 7 milliards de FCFA.

Cet objectif bénéficie des actions et du soutien de nombreux partenaires financiers. En visant 10 mille villages, il est entre autres question de soutenir l’activité économique sur la base de la disponibilité de l’énergie qui aide notamment la jeunesse dans le processus de création des entreprises.

Pour mettre tout cela en musique, le ministre de l’eau et de l’énergie dont l’œuvre est également attendue dans la sphère rurale en cette année de tous les enjeux.

Le monde rural dans les petits papiers du Gouvernement

Le mois dernier le président de la République du Cameroun, Paul Biya, avait habilité le ministre de l’Économie à signer avec la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), un accord de financement d’un montant de 35 milliards de FCFA. Le décret d’habilitation indiquait déjà que cet argent permettra de financer l’électrification au solaire de 200 localités du pays. Voilà donc qui justifie la convention signée.

En plus de doper l’accès à l’électricité dans les zones rurales du Cameroun, dont le taux est estimé à seulement 20% par l’Agence de l’électrification rurale (AER), le projet d’électrification au solaire de 1 000 localités va permettre de diversifier le mix-énergétique du pays. Pour l’heure, ce mix énergétique est largement dominé par l’hydroélectricité, tandis que le solaire, l’éolien et la biomasse y représentent à peine 1%, selon les données officielles.

Actions globales

Il faut savoir que le ministère de l’eau et de l’énergie multiplie des initiatives depuis le début de l’année pour accroître les opportunités d’électrification du Cameroun. C’est ainsi que Gaston ELONDOU ESSOMBA a reçu ce mardi 28 février, une Mission économique de haut niveau des partenaires financiers Qataris et Emiratis du Port autonome de Douala (PAD). Au menu des échanges, les possibilités d’investissement des hôtes venus du Golfe, dans le secteur énergétique notamment.

Le MINEE soulignera à cet effet que le secteur de l’énergie constitue l’un des principaux vecteurs de croissance du Cameroun. Il va dresser un tableau dudit secteur en relevant que la conjoncture oblige l’Etat à recourir à un mix énergétique qu’il faut corriger. En termes d’opportunités d’affaires au Cameroun dans le secteur énergétique, la production de l’énergie hydroélectrique reste un secteur pouvant accueillir des investissements. Le potentiel restant énorme.

A l’attention des financiers Qataris et Émiratis, le MINEE va indiquer que la construction d’urgence d’une centrale thermique à gaz dans la ville de Kribi serait une opportunité à saisir pour les éventuels partenaires. Dans le but de corriger le mix énergétique au Cameroun, la construction d’un champ solaire, serait également la bienvenue.

Année marathon

Pour le ministre de l’eau et de l’énergie, Gaston Eloundou Essomba, 2023 est une année particulière. Le président de la République, dans son allocution du 31 décembre dernier, l’a placée sous le signe de l’eau et de l’énergie. Un engagement que le gouvernement veut absolument tenir. « Notre pays a connu, au cours de l’année qui s’achève, des perturbations considérables dans la fourniture en ressources énergétiques», dira-t-il. Voilà pourquoi le ministre Gaston Eloundou Essomba a été en 2023 le tout premier ministre de la République a entamé des descentes sur le terrain. Il est au four et au moulin et les fruits sont en passe de tenir la promesse des fleurs.

En début d’année, Gaston Eloundou Essomba s’est déporté sur le site de construction du projet, particulièrement à Ndokoa, mais pas que. Le Minee a fait le tour du propriétaire, touchant du doigt les réalités du terrain. Cela est passé par la visite des ouvrages en amont, de la prise d’eau usinière, de l’usine-plage de montage principale, du poste 225 kv, de la cité d’exploitation à Emana Batchenga ; la visite du poste et des premiers travaux des lignes de Nyom 2… Le tout ponctué par des séances de travail à huis-clos. L’on apprendra que « le taux de réalisation de l’ouvrage est de l’ordre de 80%. Quand on visite les différents lots, le lot génie civil avance très bien, la ligne d’évacuation de l’énergie est déjà construite, tous les groupes et alternateurs sont déjà là. Dans le planning, il est question qu’au terme de la première décade de décembre 2023, la première machine soit mise en service ».

Maintenant, pour évacuer cette énergie, il y a des ouvrages associés, notamment le poste interconnexion de Nyom 2 dont la construction incombe au gouvernement, et les deux lignes associées Nyon II-Ngousso, Nyom II-Oyomabang, sous la responsabilité de la Sonatrel.

A ce niveau aussi, le taux d’avancement est de l’ordre de 75% en janvier.

Il faut dire qu’une pléthore de projets visant à la fournir aux populations existe. Des progrès réels ont été enregistrés en matière de fourniture de l’électricité. C’est le cas du raccordement de la région de l’Est au réseau interconnecté Sud et de la mise en service de la ligne d’évacuation d’énergie de Nyabizan à Yaoundé, permettant désormais d’injecter la totalité de la production du barrage de Memvé’ele dans le réseau électrique. Le tout sous la houlette de Gaston Eloundou Essomba.

On peut citer la mise sous tension en charge de la ligne 225 kilovolts Nkongsamba-Bafoussam et du poste 225/90 kilovolts de Bafoussam. Ce qui porte la tension à 225 kilovolts.

Dans la même veine, le barrage de Mekin est désormais en production. Il alimente Meyomessala, les autres localités de Dja Et Lobo et une bonne partie de la région du Centre à partir de l’énergie qui arrive au poste de Ndjom- Yekombo.

La situation dans ce secteur essentiel connaîtra une amélioration considérable cette année, a promis Paul Biya, avec la mise en service de la première phase du barrage hydroélectrique de Nachtigal et le démarrage des travaux de raccordement du réseau interconnecté Sud au réseau interconnecté Nord.

Lors de la rencontre internationale sur la problématique de l’énergie que le Cameroun a abritée et qui s’est achevée le 05 novembre dernier en présence de Gaston Eloundou Essomba, il a été indiqué que près de 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. C’est un chiffre assez fort, au regard de l’impact socio-économique de cette ressource. Toutefois, certains pays misent sur des projets d’envergure pour sortir la tête de l’eau. C’est le cas du Cameroun qui s’est jeté dans la construction des infrastructures énergétiques de dernière génération pour essayer d’améliorer son offre en produits énergétiques.

Source: www.camerounweb.com