Pour de nombreux observateurs, la majorité des actions aujourd’hui initiées par le maire de la ville de Yaoundé, Luc Messi Atangana, au-delà du simple « m’as-tu-vu », viseraient tout simplement à régler des comptes à ces téméraires qui n’arrivent toujours pas à épouser la politique du « super maire »
La Coupe d’Afrique des Nations (Can 2021) c’est pour bientôt. C’est même l’alibi qui justifie dorénavant la majeure partie des initiatives entreprises depuis quelques temps par le maire de la ville de Yaoundé, Luc Messi atangana, dans le cadre de l’embellissement de la ville de Yaoundé. ainsi, entre les actions dites spontanées, (traque des fous, retrait progressif de la circulation des véhicules présentant un mauvais aspect physique, l’aménagement et la réhabilitation des trottoirs, le bouchage des nids-de-poule), et celles s’inscrivant dans la durée, (notamment les différentes casses pour « embellir » la ville, la construction des pilonnes et monuments qui n’ont rien à avoir avec nos différentes cultures, et bien d’autres), une question ne cesse cependant de faire triturer les méninges des uns et des autres : que veut finalement Luc Messi Atangana ? Une question pouvant en cacher une autre, on se demande alors comment l’édile de Yaoundé peut être aussi amovible et changeant au point où ses amis d’hier se positionnent aujourd’hui comme des cibles potentielles à abattre ? Tenez par exemple !
On se souvient il y a quelques mois, lorsque Mgr Jean Mbarga l’archevêque métropolitain de Yaoundé était venu contacter le maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé iii, Lucas Owona, pour qu’il trouve comment déguerpir les commerçants qui ont envahi la zone d’Olezoa, derrière le lieu-dit « Trois Statues », et les recaser dans une zone moins fluide au trafic routier. Une préoccupation qui répondait d’ailleurs à l’exigence des pouvoirs publics, qui ont invité les maires d’arrondissements à dégager les artères de leurs circonscriptions en vue de la Can que le pays abrite à partir du 9 janvier 2022. C’est à cette aune que Lucas Owona va organiser une concertation avec les commerçants, afin de leur expliquer le bien-fondé de l’action qui devait être entreprise. Il sera alors convenu de commun accord que le recasement de ces populations, en majorité des déplacés des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à la crise socio-politique depuis 2016, devait se faire à Ebom, à quelques encablures du quartier damas. Nos sources généralement bien introduites vont nous apprendre que dans sa démarche de recasement, Lucas Owona va se rapprocher du super maire de la ville pour lui parler du projet. Luc Messi Atangana ne va cependant pas hésiter à marquer son accord et son approbation. Une descente sur le site va ainsi suivre, permettant ainsi à Luc Messi Atangana d’évaluer l’avancée des travaux, non sans manquer de féliciter l’initiative du maire de Yaoundé iii. Seulement, contre toute attente, les services de la mairie de ville vont venir implanter, dans la journée du lundi 6 septembre 2021, des plaques interdisant la poursuite des travaux.
GUERRE OUVERTE
Informé, le maire de Yaoundé iii va introduire une requête auprès du préfet du Mfoundi pour lui présenter la situation. À son tour, le préfet du Mfoundi Mariel Emmanuel Djikdent va convoquer le 8 septembre, une réunion à laquelle vont prendre part le maire de la ville et celui de la commune de Yaoundé iii, pour essayer de comprendre pourquoi le super maire avaient pris la décision d’arrêter les travaux. Mais seulement les 2 hommes ne vont finalement pas trouver un terrain d’entente. Et la cause ? Difficile à dire. Mais des langues qui n’ont cessé de se délier çà et là indiquent que Lucas Owona paierait tout simplement le prix de son audace. En effet, dans le très proche entourage de l’édile de Yaoundé iii, il se raconte que ce dernier avait reçu un appel du super maire lui demandant de surseoir à candidater à la tête de la section RDPC de Yaoundé. Mais Lucas Owona va finalement passer outre cette injonction. Résultat des courses : le « bulldozer » de Nkolguié sera président de la section RDPC à Yaoundé iii. Tout à côté, il lui est interdit de remettre les pieds sur le site d’Ebom. Et comme il fallait s’y attendre, le maire de la ville va envoyer ses services démolir tout ce qui avait déjà été construit sur ce site, détruisant au passage les commerces des déplacés qui s’y étaient déjà installés. L’ivresse du pouvoir va tellement l’emporter sur la raison que Luc Messi atangana a finalement promis à Lucas Owona de lui retirer tous les appuis que la mairie de la ville a octroyés à la mairie de Yaoundé iii. Et ce n’est d’ailleurs pas la seule affaire où le nom de Luc Atangana Messi est cité pour avoir essayé des régler des comptes à certains maires.
On se souvient à ce propos qu’il y a quelques mois, c’est le maire de Yaoundé 7, Augustin Tamba qui payait les frais du courroux de Luc Messi Atangana à travers des casses sauvages à Nkolbisson. Mais bien avant cela, le « super » maire était déjà entré en guerre ouverte avec le maire d’arrondissement de la commune de Yaoundé 6, Jacques Yoki Onana. Un différend qui a plombé les travaux de construction d’une extension du marché de Biyem Assi dans le 6ème arrondissement. Malgré l’intervention du ministre de la décentralisation et du développement local (Mindevel), Georges Elanga Obam, le maire de la ville est resté centré sur sa position de démolir tout ce qui avait été construit par le maire Yoki Onana. Ne dit-on pas que lorsque plusieurs petit fils se plaignent de leur grand-mère, c’est que c’est cette dernière le problème ? Sacré Messi Atangana !