Emeutes de Bamenda: ce qui s’est passé selon John Fru Ndi

John Fru Ndi New John Fru Ndi, Président du SDF

Sun, 27 Nov 2016 Source: cameroon-info.net

Le principal leader d’opposition au Cameroun exige le retrait de toutes les troupes déployées à Bamenda et sollicite une solution aux revendications des avocats anglophones, et à celle des enseignants.

Dans une déclaration signée le 23 novembre 2016 à Bamenda, John Fru Ndi, président du Social Democratic Front (SDF) souligne que «la situation qui prévaut dans cette partie du pays vient accorder plus de crédit d’une part aux revendications des anglophones qui se sentent marginalisés et traités comme des citoyens de seconde zone et d’autres part, à leur appel à la sécession». Ce d’autant plus qu’«on y a vu à la fois des vieillards, des jeunes et même des enfants de 11 ans qui ont décidé de donner leur vies pour braver le sort en quête de l’égalité et de la justice dans une partie du pays qui a fait l’objet d’un grave abandon et de flagrantes injustices».

Selon La Nouvelle Expression du 25 novembre 2016, le Chairman du SDF fait un constat douloureux des événements du 21 novembre 2016. Il est sorti à 17 heures pour prendre le pouls de la ville. Il voyait «partout des barrages routiers et des populations déterminées à se sacrifier pour faire triompher leurs convictions. J’ai fait de mon mieux pour les persuader de manifester pacifiquement. Cet appel a été généralement suivi, bien qu’ici et là, on pouvait tomber sur des cas de destruction», relate le président du SDF.

Selon lui, la rupture totale du calme et de la paix a été provoquée par «des policiers à la gâchette facile fortement déployés dans la ville avec pour ordre de tirer pour tuer des manifestants aux mains nues. Ils ont ainsi tiré des rafales de balles réelles, des tonnes de boites métalliques de gaz lacrymogène et utilisé des canons à eau contre manifestants et étudiants pacifiques». John Fru Ndi dit être rapidement devenu une cible dans un plan concocté pour l’éliminer. «Le mardi 22 novembre 2016 aux environs de 13 h 30, des membres de forces armées sont venus à ma résidence qu’ils ont pilonné en l’arrosant de gaz lacrymogène, malgré les tentatives désespérées de mon fils pour les en dissuader, qui ont failli lui coûter la vie», raconte le Chairman, qui reconnait que ce n’est pas la première fois qu’on tente de le tuer.

John Fru Ndi exige le retrait de toutes les troupes déployées à Bamenda et sollicite une solution aux revendications des avocats anglophones, et à celle des enseignants, car selon lui, «Bamenda n’est pas un champ de batailles».

Source: cameroon-info.net