Emeutes de la faim de février 2008 : Jean Michel Nintcheu n’oublie pas

Jean Michel Nintcheu Lors Dune Marche Du SDF Jean Michel Nintcheu commémore les martyrs

Fri, 1 Mar 2024 Source: Le Messager

Le président national du Fcc s’est rendu le 27 février 2024 au lieu-dit Rond-Point Dakar pour rendre un vibrant hommage aux victimes des émeutes de 2008. Sur cette place des martyrs, le leader politique y a déposé une gerbe en fleurs en l’honneur de ces hommes et femmes qui se sont vu brutalement arracher à la vie ce jour par des forces de l’ordre armés jusqu’aux dents. Pour la circonstance, le président national du Fcc était en compagnie d'autres cadres de ce parti qui tenait à respecter la tradition.

« J'ai dédié ce prix à tous les victimes de la répression et à tous les martyrs du changement. » , Jean Michel Nintcheu le 13 mai 2008 dans sa permanence parlementaire à Bonamoussadi (Douala). Il présentait ainsi le prix de l' « Homme politique camerounais de l'année 2007 » qui lui a été décerné le 10 mai 2008 à Yaoundé par le Comité de l'excellence africaine qui en était à sa 25e édition cette année-là. Lors de la 8ème édition de la Semaine des Martyrs qui s’était déroulée du 23 au 27 février 2016, il avait rendu public le programme de cette célébration qui honore les camerounais tombés lors des émeutes de 2008. Non sans rappeler les objectifs de cette célébration. « 1- Que le sacrifice de ces jeunes compatriotes ne tombe pas dans l’oubli et surtout que ces combattants de la liberté soient une source d’inspiration pour la jeunesse d’aujourd’hui ; 2- Que ces actes barbares assimilables aux crimes contre l’humanité ne restent pas impunis ; 3- Que les familles des victimes obtiennent réparation : le régime criminel de Yaoundé commanditaire de ces atrocités doit leur verser des indemnisations conséquentes » .

L’histoire retiendra que du 25 au 29 février 2008, le Cameroun a été le théâtre de violentes manifestations sociales que les observateurs ont appelé «les émeutes de la faim» . À la différence d’autres pays africains qui ont connu le même type d’évènements à la même période, c’est un facteur politique – le projet de modification constitutionnelle visant à permettre au président Paul Biya de se maintenir au pouvoir – qui, conjugué avec la hausse des prix des carburants et des denrées alimentaires, a servi de déclencheur au soulèvement populaire.

Revendications socio-économiques

À la suite de l’appel à la grève des principaux syndicats de transporteurs contre la hausse du prix du carburant, de nombreux jeunes – exaspérés par la perspective de prolongement de la mauvaise gouvernance du régime en place – ont pris d’assaut les rues des principales villes du sud Cameroun le 25 février 2008, avec des revendications socio-économiques, civiques et politiques. Face à l’ampleur du mouvement social, transformé en émeutes avec les premiers morts par balles, les autorités ont décidé de déployer en nombre des militaires sur le terrain avec des moyens disproportionnés pour contenir des populations, certes furieuses, mais aux mains nues.

« Les forces de défense et de sécurité se sont alors livrées à une répression sanglante durant quatre jours, avec un usage excessif de la force létale, causant la mort d’au moins 139 personnes selon l’Observatoire national des droits de l’homme, dont plusieurs exécutions extrajudiciaires » rappelle Clément Boursin, Responsable Afrique à l’Acat ; 40 morts selon les autorités dont un policier. Près de 3 000 jeunes, considérés comme des « apprentis sorciers » , ont été arrêtés. Nombre d’entre eux ont fait l’objet de mauvais traitements, voire de tortures, lors de leurs arrestations et leurs détentions.

Source: Le Messager