Emouvant message d'une vendeuse de piment aux Camerounais

La Prostitution Me Fait Vivre Cette profession, Pauline l´a toujours exercée depuis qu´elle sait marcher

Fri, 23 Jun 2017 Source: camer.be

Pauline H (nom changé) est une vendeuse de piment de nationalité camerounaise. Cette profession, Pauline l´a toujours exercée depuis qu´elle sait marcher. Elle est loin de comprendre les contours des NTIC, toutefois, elle a jugé nécessaire de prendre position par rapport aux débats qui dominent la toile camerounaise et portent d´ailleurs préjudice à son gagne-pain.

La culture et la vente du piment, c´est l´univers de Madame Pauline. Née dans une famille de cultivateurs à Penja, cette dame qui dépasse la cinquantaine a dû arrêter l´école en chemin afin de s´adonner à l´activité principale de la famille et d´aider ses jeunes frères et sœurs à poursuivre leurs études. Une décision que Pauline ne regrette pas, cependant reste sceptique face au détournement dont est victime son activité principale. Cultivatrice et vendeuse de piment, Pauline l´est par passion. Elle est convaincue que la terre ne trompe pas. Elle se lève très tôt le matin, se rend dans les plantations, après au marché pour vendre son produit. Comme le drapeau du Cameroun, son piment porte trois couleurs: vert, rouge et jaune. D´ailleurs elle compte étendre son activité en ajoutant à son répertoire un piment de couleur noire, très piquant, paraît-il, qu´on trouve dans un pays asiatique.

Vu l´amour de ses compatriotes pour cette épice capitale dans la cuisine africaine, Pauline sait que l´avenir appartient au piment. Avec le piment, elle a envoyé ses frères et sœurs à l´école; avec le piment, elle a financé les études de son premier fils; avec le piment, elle a fait le tour du Cameroun; avec le piment, elle contribue à ses tontines et nourrit sa famille.

Si Pauline décidé de prendre parole officiellement ici par le canal de votre site de proximité Camer.be, cela est juste dû à une déception qu´elle vient d´essuyer dans sa vie. Ayant presque tout réussi dans la vie grâce au piment, voire envoyer son premier fils en Europe, et voilà qu´on vient de refuser le visa à cette brave mère assidue pour aller rendre visite à son fils.

MOTIF: dans ses dossiers, elle aurait indiqué comme Profession: VENDEUSE DE PIMENT, ce que le consulat du pays en question a directement pointé comme métier à haut risque. Maintenant, Madame Pauline se demande si cette interprétation négative de son activité est tributaire de la mouvance des réseaux sociaux "made in Cameroon" comme sa deuxième fille a tenté de lui expliqué.

Ce qui est sûr, c´est que Pauline H ne compte pas baisser les bras. C´est une dame qui n´est pas d´acabit à perdre. Et sur ce, elle est sûre qu´elle apportera suffisamment de preuves pour faire comprendre au consulat que si leur pays profite maintenant du savoir-faire de son fils installé chez eux, c´est en partie le fruit du piment, un pan important de la vie de sa famille depuis des générations, de sa vie. Le syndicat devant aussi mettre en garde cette branche de la diaspora qui a tronché la profession de vendeuses et vendeurs de piment pour camoufler ses activités aux antipodes de la morale. Bref pour Madame Pauline, il faut appeler le chien par son nom.

Au moment où nous vous rapportons les faits, Pauline H attend devant le consulat avec une chemise de dossiers en main, son deuxième fils muni d´un Smartphone et accès au net pour apporter les preuves au Consul.

Source: camer.be