Olga Nkolo ne souhaite pas voir d’autres Camerounais vivre ce qu’elle et nombre de leurs compatriotes ont subi. L’ancienne exilée économique partie chercher fortune au Koweit a envoyé un émouvant message à ses compatriotes le 19 novembre 2017 depuis les studios de la télévision privée Vision 4, à Yaoundé. « Je suis là pour sensibiliser au maximum. Je n’ai pas eu la chance d’être informée. C’est pour cela que j’ai décidé d’en parler. Maintenant je vais m’adresser à toutes celles qui m’écoutent parce que c’est la gent féminine qui est le plus touchée. Donc je m’adresse à vous mes sœurs. Je vous assure que c’est l’enfer sur terre. Ca n’a rien à voir avec ce qui se passe au Cameroun. J’ai eu de la chance », entame-t-elle son appel.
Elle raconte sa propre expérience ponctuée de moments tristes comme le décès de sa compagnonne d’infortune. « Je le dis parce que celle avec qui j’ai voyagé par le canal du même monsieur qui nous a fait partir est décédée au Koweït. Elle était camerounaise. Elle a été enterrée au désert parce qu’on ne pouvait pas rapatrier son corps. Nous n’avons d’ailleurs pas d’ambassade là-bas ! S’il vous plaît, je vous en prie ça n’a rien à voir », supplie cette jeune femme partie chercher le bonheur au Koweït mais qui s’est retrouvée traitée comme une esclave par ses employeurs. Elle rapporte pour le déplorer que malgré les mésaventures vécues ici et là sur le chemin de l’eldorado des jeunes Camerounais continuent à partir. Avec l’aide de responsables corrompus. « J’ai appris avant-hier (le 17 novembre 2017) que 10 personnes ont voyagé. A u niveau de l’aéroport international de Douala, il faut donner 100 000 Francs CFA pour pouvoir partir. Ca fait pitié, ça fait mal ! », s’indigne-t-elle.
Elle fait savoir que 9 jeunes camerounais dont 8 filles installées dans un camp de réfugiés au Koweït depuis 8 mois cherchent à revenir au bercail. Pour que leur retour soit possible, leurs photos sont envoyées par des amis à l’ambassadeur du Cameroun en Arabie Saoudite afin de les aider à obtenir des laissez-passer. Olga Nkolo exhorte les autorités camerounaises à « faire quelque chose pour ces jeunes-là qui veulent retourner au pays s’il vous plaît… »
Olga Nkolo clôt son propos en réitérant ses conseils : « Maintenant, celles qui sont ici n’y allez pas peu importe ce que le monsieur va vous raconter. Celles qui y vont ne savent pas ce qui va se passer là-bas ! Elles ne savent pas ! C’est l’esclavage ! Vous n‘allez pas vous asseoir, vous n’allez pas manger. Vous serez violées. Peut-être que vous aurez la chance de revenir chez vous. Parce que moi j’ai prié chaque seconde pour rentrer chez moi afin de sensibiliser au maximum la jeunesse ».
Voir l"intervention d'Olga Nkolo ici (a partir de 1h30 sur la vidéo):