Les 70 sièges en jeu aux élections du 12 mars prochain seront raflés pour l'essentiel par le Rdpc. Les 30 sénateurs nommés comme un instrument d’équilibrage ou de contentement politiques.
En scrutant les forces en présence, tout indique que les sénatoriales sont une affaire du Rdpc et de Paul Biya. Il est d'autant le « très grand électeur » que c'est un sénateur nommé par ses soins qui dirige la Chambre haute du parlement camerounais. A l'évidence, des 9 partis en lice face au Rdpc, seuls l'Undp, le Sdf et l'Udc donnent un léger espoir au sein de l'opinion de remporter quelques sièges. A l'Ouest, où l'investiture a fait du grabuge dans les rangs du parti au pouvoir, les mécontents du collège électoral pourraient bien déverser leur bile de déception en jetant leur dévolu sur l'Udc. A ceci vient s'ajouter le fait que ce parti contrôle des mairies dans la région et est présent au Conseil régional. Des arguments qui pèsent dans la balance à l'heure de la redistribution des cartes à l'entame de ce nouveau cycle électoral. Dans l'Adamaoua, l'Undp qui contrôle le Conseil régional pourrait bien voir sa liste entrer au Sénat tout comme à l'Est, le match promet d'être rude avec le Rdpc. Le Sdf en dépit de la guerre qui ruine le fief du Nord-ouest, pourrait cependant renouveler le bail de ses élus au Sénat. Le Rdpc aura fort à faire dans les différents bureaux de la région. En dehors de ces trois partis de l'opposition, les autres sont venus mouiller le maillot avec la forte espérance qu'au bout du compte, Paul Biya pourrait en père Noël, en distribuant les cadeaux des sièges aux partis politiques, penser à ceux qui étaient d'abord sur le terrain. Il l'a déjà fait les mandatures précédentes avec le Mdr, l'Undp, le Fnsc, l'Upc entre autres. Paul Biya va donc peser de tout son poids dans la balance après les résultats du 12 mars. C'est en réalité une sorte de deuxième tour où il distribue invariablement aux siens (majoritairement) qu'à l'opposition. Ce 2ème tour originale est aussi une sorte de chicotte pour calmer les emportements ou les ardeurs de l'opposition qui pourrait dans son va-tout, déranger sans réserve l'establishment.
Changement des candidatures
Le Rdpc aussi, a fait des arbitrages en interne avec toutes les frustrations qui en ont suivies. Dans les régions du Sud et du Sud-Ouest où il n'a pas de concurrent, on observe qu'il a reconduit in extenso les listes de mars 2018. Par contre, là où l'adversité va être rude, on note un changement des candidatures. Dans l'Adamaoua, deux nouveaux font leur entrée par rapport à la dernière mandature. Dans le Centre, ils sont 3; à l'Est et dans le Littoral, on compte 5 nouveaux dans chaque liste; 3 nouveaux à l'Extrême-Nord; le record est battu dans le Nord avec 6 nouveaux, montrant ainsi la détermination du Rdpc à ne rien lâcher dans cette région; le parti fait son come-back dans le NordOuest; ,3 nouveaux à l'Ouest. C'est déjà connu dans l'opinion, quand la liste Rdpc est validée, les candidats sont presque des sénateurs. Le 12 mars fera toute la lumière.