Ce 10 Avril 2015, L’Union des Populations du Cameroun « UPC » a fêté son anniversaire. 67 ans après sa création et 57 ans après la mort de son tout premier secrétaire général Ruben Um Nyobe, que reste t il du parti ? Il s’est émietté en plusieurs factions chacune se revendiquant héritière de la politique des pères fondateurs morts sur le champ d’honneur.
Le 28 septembre 1992, la tendance dite « Koddock » avait signé une alliance avec le Rdpc, parti au pouvoir. Ce rapprochement de « haute trahison » a crée l’ire au sein des autres tendances et son signataire Frederick Augustin Koddock accusé de collaboration avec l’ennemi. Quatre ans après le décès de Koddock, Robert Bapooh Lipot, le nouveau Secrétaire général revendique à hue et à dia la paternité du parti du crabe et invite toutes les tendances à fédérer autour de lui.
Député à l’Assemblée Nationale pour la législature en cours, il nous a entretenus sur l’alliance avec le RDPC, les « manœuvres » de HOGBE NLEND et l’unité du parti.
Vous êtes le SG général de l’UPC, 23 ans après, peut-on revisiter l’alliance entre le RDPC-UPC signé par votre prédécesseur.
L’Alliance UPC/RDPC est un acte politique majeur réalisé par le très regretté Secrétaire Général Augustin Frédéric KODOCK, dans un souci de faire du Dialogue Républicain, un fondement de notre Démocratie. C’est grâce à elle que le Cameroun, jusqu’à ce jour a su surmonter les obstacles inhérents aux aléas du processus démocratique en Afrique. La Paix et la Sécurité Institutionnelle qui norment la vie politique dans notre Pays, constituent les fruits de cette Alliance née dans un contexte difficile. Ses éléments primordiaux sont : -- la reforme Constitutionnelle du 18 janvier 1996 avec l’introduction des éléments caractéristiques d’une démocratie libérale pluraliste ; la Décentralisation du pouvoir d’Etat au profit des Conseils Régionaux et des Gouverneurs de provinces(Régions) ; la redéfinition du statut et des missions des services de sécurité de l’Etat ; le renforcement de la protection des droits de l’homme ; la poursuite du processus de libéralisation de la politique de communication ; la poursuite de la reforme du système éducatif pour l’adapter davantage au marché de l’emploi ; la préservation et l’amélioration de l’autosuffisance alimentaire au Cameroun…etc.
Des voix se sont élevées pour qualifier cette alliance de haute trahison et de marché de dupes. Quel est l’état actuel ? Les deux parties respectent –elles leurs engagements ?
En signant cette alliance, le 28 septembre 1992, Augustin Frédéric KODOCK, a sauvé le Cameroun d’un désastre. Aujourd’hui, même ceux qui hier encore l’on traité de traitre, ont choisi la voix du Dialogue comme mode d’expression politique. L’heure n’est plus aux appels au soulèvement populaire, aux villes mortes etc. On doit cette culture de la Paix fille du Dialogue Républicain à l’Alliance UPC/RDPC. Peut-on parler d’un Marché de dupes en se référant à cette Alliance ? Je dirais non. Car en réalité les objectifs que nous poursuivons dans le cadre de cette Alliance nous permettent d’en être fiers. Les Camerounais vivent dans la Paix et tous les partis politiques ont tourné le dos aux méthodes qui constituaient des véritables menaces pour l’avenir de notre Pays. Voila pourquoi, j’ai personnellement demandé aux militants et sympathisants de l’UPC de maintenir la flamme de ce Patrimoine Politique que nous a légué Augustin Frédéric KODOCK. C’est à ce titre que j’ai été élu Secrétaire Général de l’UPC, le 30 septembre 2012 au Palais des Congrès de Yaoundé e,t dans la même optique, lors des élections municipales et législatives du 30 septembre 2013, j’ai pu ramener le Parti Historique à l’Assemblée Nationale et dans les Mairies. Faudrait-il encore le rappeler, le 17 janvier 2013, sous ma conduite, l’alliance UPC/RDPC a été confirmée par les deux parties.
Henri Hogbe Nlend, un des doyens de l’UPC prépare une autre plateforme entre le RDPC et L’UPC. Est-ce une remise en question de l’alliance ?
Nous avons appris que HOGBE NLEND a créé un Comité de Suivi de l’Alliance UPC/RDPC en se dotant pompeusement d’un titre de Doyen des Secrétaires Généraux de l’UPC. Il faut être honnête, même en politique. En vérité, HOGBE NLEND n’a jamais été élu Secrétaire Général de l’UPC par les militants de ce parti. Il s’en est toujours autoproclamé. L’honnêteté voudrait qu’il parle de son alliance avec l’UNDP. Car c’est avec ce parti que ses lieutenants et lui, notamment LOUKA Basile, ont signé une alliance au moment où précisément, notre guide éclairé, Augustin Frédéric KODOCK, signait l’alliance UPC/RDPC. En 2007, lors des élections municipales et législatives, HOGBE NLEND et les mêmes lieutenants avaient appelé au boycott des listes de l’UPC. Même dans le cadre des élections du 30 septembre 2013, ils ont sillonné tous les villages et circonscriptions où nous avons présenté les listes, et, ont lancé les « cartons rouges » demandant aux militants et sympathisants de l’UPC de ne pas voter pour l’UPC. C’est le même HOGBE NLEND qui, nuits et jours tient des réunions pour déstabiliser l’UPC.
Finalement, que reste t il de l’UPC ?
Les militants et sympathisants de l’UPC m’ont fait confiance à la suite de la disparition d’Augustin Frédéric KODOCK, en m’élisant au poste de Secrétaire Général de l’UPC. Grace à ce soutien, j’ai pu ramener l’UPC dans les Institutions Républicaines. Dans cette perspective, en faisant confiance à notre allié, le RDPC, je veillerai personnellement à la consolidation de la collaboration entre nos deux partis en vue de contribuer à la préservation de la paix et de la stabilité, gage du développement durable de notre pays.
Dans un entretien accordé à camer.be , vous parliez d’unifier toutes les tendances Upecistes. Quel est le programme.
Nous nous attelons toujours au quotidien à renforcer l’organisation de la Base de notre parti. Sans cette organisation mettant un accent particulier sur la discipline du parti, on constatera toujours des écarts de comportement qui n’ont rien avoir avec les idéaux de nos pères fondateurs. Que ceux qui ont tout fait pour que l’UPC ne gagne pas les élections du 30 septembre 2013, reconnaissent leur crime et présentent leurs excuses à la direction du parti que j’incarne. Nous aurons le devoir de partir de ce Pardon pour s’ouvrir aux vertus du Dialogue. Les actes posés par HOGBE et ses lieutenants après avoir demandé le boycott des listes UPC lors des élections du 30 septembre 2013, constituent pour eux, un véritable suicide politique.