Le gouvernement est inquiet au sujet de l’endettement croissant des entreprises relevant de son portefeuille. Des solutions sont proposées pour stopper l’hémorragie qui asphyxie ce budget.
C’est lors du dernier Conseil de cabinet tenu le 25 février 2016 que l’inquiétude a été soulevée. L’endettement croissant des entreprises relevant du portefeuille de l’Etat. Lors de ce Conseil de cabinet, le ministre délégué auprès du ministre des Finances, Paul Elung Ché, appelé à élaborer sur « la performance dans la gestion » des sociétés d’Etat, a tiré la sonnette d’alarme en relevant que « l’accroissement de l’endettement » de ces entreprises « pourrait, à moyen terme, constituer un risque pour le budget de l’Etat ».
Quand on sait que pour le seul exercice 2015, l’Etat a dû consentir une enveloppe d’un peu plus de 120 milliards Fcfa représentant les subventions accordées aux établissements publics et autres sociétés relevant de son portefeuille, il y a en effet lieu de s’inquiéter.
Surtout avec les tensions de trésoreries auxquelles le Cameroun fait face depuis plusieurs mois.
C’est pourquoi le ministre délégué auprès du ministre des Finances a soulevé cette inquiétude au cours du Conseil de cabinet de jeudi dernier. Même si le communiqué final dudit Conseil renseigne que Paul Elung Ché n’a daigné révéler le volume des dettes des entreprises publiques les plus concernées par cette situation, il indique tout au moins les pistes de solutions proposées par le haut-commis de l’Etat pour éviter ce que des économistes appellent « une catastrophe au budget de l’Etat ».
En fait de solutions, Paul Elung Ché propose « le respect de la discipline budgétaire, la maîtrise des charges d’exploitation, la mise en place d’outils de pilotage divers ainsi que l’amélioration de la gouvernance et l’usage d’instruments modernes d’évaluation de la performance comme la notation financière ». Tout ce qui manque véritablement à ces sociétés d’Etat dont les tops managements ont souvent du mal à tenir le gouvernail.
Partenaires au développement
Le ministre délégué va même plus loin dans les solutions proposées pour une meilleure gestion desdites sociétés. Il dit précisément qu’« en vue d’une plus grande efficience, les entreprises devraient recourir de moins en moins aux subventions provenant du budget de l’Etat et élargir leurs outils de financement en s’orientant vers les formules nouvelles comme les prêts non souverains des partenaires au développement ou des banques privées ».
Un avis qui va en droite ligne des actions menées dans ce sens par le ministre des Finances Alamine Ousmane Mey. On se souvient qu’en juin 2015, par exemple, sept entreprises camerounaises, dont le capital social est majoritairement contrôlé par l’Etat, ont participé à un atelier de formation sur les mécanismes d’accès aux financements non souverains de l’Agence française de développement (Afd), qui ont la particularité de ne pas être garantis par l’Etat.
Le Minfi faisait remarquer à l’époque que « dans un monde globalisé où la concurrence est rude, il n’est plus possible pour nous de nous cantonner à des sources de financements traditionnelles ». Ceci pour justifier la tenue de cet atelier auquel avaient pris part les responsables de Camtel, des Aéroports du Cameroun, de la Sonara, du Feicom, du Port autonome de Douala, de Camwater, et de la Société camerounaise des dépôts pétroliers.