Le processus d'acquisition des 51% des actifs d'Actis dans Eneo, compagnie camerounaise d'électricité, prend un tournant inattendu. Louis Paul Motaze, président du Comité interministériel en charge de la transaction, a officiellement demandé un sursis de deux mois à Actis avant le début des négociations. Cette requête vise à permettre au gouvernement camerounais de mener à bien sa "due diligence", étape essentielle dans la vérification des procédures avant toute transaction financière.
Cette demande survient à la suite d'une correspondance d'Actis invitant le président du Comité interministériel à organiser la première rencontre entre les parties. Initialement prévue en novembre, l'absence du rapport d'évaluation des actions d'Eneo par KPMG France a motivé cette demande de délai.
Cette requête vise à accorder le temps nécessaire à KPMG France pour finaliser son évaluation. Certains observateurs estiment qu'elle pourrait également permettre à Financia Capital, mandaté par Actis, de présenter ses conclusions.
Cependant, ce délai potentiel pourrait influer sur le calendrier de sortie d'Actis d'Eneo, repoussant les négociations à février 2024. L'importance de ces pourparlers pour le Cameroun réside dans la reprise du contrôle de la production et de la distribution d'électricité par l'État, après 22 ans de désengagement. Cette transaction délicate implique la résolution de litiges et la gestion des dettes d'Eneo.
Le gouvernement cherche à éviter tout retard, conscient des conséquences sur la viabilité financière d'Eneo et la confiance des investisseurs. Un plan de redressement du secteur de l'électricité est en place pour assurer la pérennité d'Eneo. L'issue de ces négociations impactera significativement le secteur de l'électricité au Cameroun, et des fonds sont mobilisés pour garantir stabilité et croissance dans cette industrie vitale pour le pays.