L'euphorie de la brillante victoire des Lions indomptables à la coupe d'Afrique des nations Gabon 2017 n’aura été finalement que de courte durée pour les populations de Minta. En effet, depuis le 05 février, sans la moindre explication, elles sont sevrées de courant électrique. Une situation aux conséquences énormes, apprend-on. «Depuis plus de six mois, le courant a totalement disparu. Je n'arrive plus à m'informer. Nous sommes complètement coupés du monde. Même mon téléphone pour le charger c'est devenu un problème», lâche Philomène Nang, ménagère. D’après des témoignages concordants, la vie dans cette localité est devenue un véritable cauchemar à la grande indifférence de l’entreprise ENEO. A l’allure où les choses se présentent, l’espoir d’un retour à la normale n’est pas envisagé de sitôt. Les installations sont dans un état déplorable : Poteaux renversés, files de haute tension traînent à proximité des maisons, etc...
Depuis lors, toutes les activités tournent au ralenti. Pour espérer saisir un document ou effectuer un quelconque travail nécessitant l’usage du courant électrique, il faut se plier en quatre. Seuls les plus nantis font usage des groupes électrogènes et autres plaques solaires. Encore qu’il faut se soumettre au coût des produits pétroliers pratiqué à la pompe: 500 FCFA pour le litre de pétrole et 700 FCFA le litre d'essence. «Vraiment c'est difficile, je ne comprends pas comment un arrondissement tel que Minta avec toutes ses élites puisse faire six mois sans lumière. Les résultats scolaires de nos enfants sont médiocres parce qu'il n'y a pas de courant. Les désagréments ne se chiffrent plus au point où il n’est pas exclu que les populations sortent un jour dans la rue pour manifester leur colère. Vivement que le gouvernement anticipe pour éviter le pire !», s’insurge Willy Mengang, cultivateur.
Désagréable pour certains, cette situation est une aubaine pour les hommes sans foi ni loi. Ils en profitent pour commettre des forfaits tels que les agressions à mains armées. Mais tous ces actes de vandalisme ne se déroulent pas sans heurts, l'autorité administrative, nouvellement installée ayant pris la mesure de la situation. «A peine installé, j'ai pris la mesure de la situation. J'ai contacté les dirigeants d'ENEO, agence régionale de l'Est. Ils m'ont fait comprendre qu'il se pose un problème de transport de l'énergie. Les équipements sont vieux et fragiles. Heureusement que sur hautes instructions du président de la République, Paul Biya, une société nationale de transport de l'énergie électrique a été mise sur pied. Nous espérons sincèrement un lendemain meilleur», confie Etsil Simon, sous-préfet de Minta.