Enlèvements dans l'extrême nord: l'insensibilité et l'inaction du Gouvernement Biya

Le gouvernement est-il devenu insensible face aux douleurs des populations meurtries par les enlèvements et demandes de rançons des bandits et des éléments de Boko Haram dans l'extrême nord du Cameroun?

C'est le constat que fait en tout cas l'entrepreneur Youbass Mamouda.

Dans une tribune, il craches ses vérités au gouvernement, au gouverneur de l'Adamaoua, au préfet et aux éléments de l'armée qui semblent insouciants par rapport à cette affaire.



"Ce que vous découvrez dans les actualités, nous, nous le vivons depuis des années. L’enlèvement récent des cinq enfants d’une mère a choqué le pays. Mais pour nous, dans le Nord, cela n’a rien d’étonnant. C’est notre quotidien. C’est une souffrance que nous portons en silence depuis trop longtemps.

Dans la région de l’Adamaoua, la situation est devenue insoutenable. Des hommes armés, souvent venus de la République Centrafricaine , traversent les frontières, pénètrent dans les villages, enlèvent des familles entières et exigent des rançons colossales. Résultat : les éleveurs fuient, les villages se vident, et les familles vivent dans une peur permanente. Les autorités locales ne contrôlent plus rien dans certaines zones rurales.

Dans l'Adamaoua toujours , des villages entiers ont été rayés de la carte. Dans l'Extrême-Nord, les enlèvements par des boko haram sont devenus presque quotidiens. Les populations sont abandonnées à elles-mêmes. Les écoles ferment. Les activités économiques s'effondrent. La peur règne.

J’ai moi-même saisi le gouverneur et certains sous-préfets. Aucune suite. Aucun résultat. Nous ne comprenons pas ce silence des autorités alors que des familles entières souffrent. Le ministre de l’Administration territoriale, Atanga Nji , qu’on entend toujours faire du bruit pour des futilités politiques avec son MOULINEX est totalement silencieux face à ces drames humains. C’est incompréhensible et irrespectueux envers les victimes.

Il est urgent que le ministre de la Défense prenne les dispositions nécessaires pour sécuriser les régions menacées. Des forces doivent être déployées dans les zones rurales pour stopper ces actes barbares. Il faut écouter la détresse des populations. Il faut agir maintenant! Nous ne demandons pas la charité, nous réclamons simplement le droit de vivre en sécurité".