Enquête à Evodoula: le sous-préfet et le maire embourbés dans un hold-up foncier

De violentes échauffourées ont eu lieu

Thu, 21 Oct 2021 Source: Expression Economique

Michel Abadja Okalia et Armand Joachim Ongolo Eloundou viennent d’engager les travaux de déblaiement pour la construction d’un stade multisports de 75 millions Fcfa sur un terrain appartenant en toute propriété à la famille Ayissi, situé en dehors du domaine privé de l’État.

De violentes échauffourées entre les riverains, le maire de la commune et les gendarmes ont émaillé, samedi dernier, l’entrée des engins sur le site querellé. Saisi du différend, le Mindcaf avait demandé la mise à sa disposition des éléments d’appréciation devant lui permettre de démêler l’écheveau du litige. Enquête à Evodoula.

Le quartier Ayissi dans l’arrondissement d’Evodoula, département de la lékié, région du Centre, a été, samedi 9 octobre 2021, le théâtre de violentes échauffourées entre la famille Ayissi, d’une part, le maire de la commune et les gendarmes d’autre part. A l’origine de l’affrontement, l’intrusion des engins sur un terrain estimé à 2 000 m2 ne faisant pas partie du domaine privé de l’État et appartenant en toute propriété à la famille Ayissi.

A l’initiative du sous-préfet, Michel Abadja Okalia et du maire de la commune, Armand Joachim Ongolo, les travaux de déblaiement engagés pour la construction d’un stade multisports estimé à 75 millions Fcfa seront rapidement interrompus, consécutivement à l’entrée sur le site des membres de la famille Ayissi, vent debout. Il s’en suivra une vive altercation entre le maire et les riverains qui entreprennent de bloquer la poursuite des travaux de terrassement.

L’intervention des gendarmes appelés à la rescousse pour procéder à l’interpellation d’un membre de la famille fera monter d’un cran la tension, poussant les deux parties belligérantes à s’affronter physiquement. Des coups assenés par les uns et les autres créeront un chaos indescriptible.

Il faudra l’intervention de diverses personnes de bonne volonté pour ramener un calme qui se voudra précaire, d’autant plus que les escarmouches seront signalés le lendemain dimanche lorsque les engins tenteront de revenir sur le site, mais contraints de faire demi-tour face à la détermination des riverains.

Sur les tenants et les aboutissants du litige foncier, le chef de la famille Ayissi explique que tout commence le 11 août dernier lorsque le sous-préfet et le maire s’introduisent dans la cacaoyère de la famille pour tracer des layons et implanter des bornes délimitant un terrain de plus de 6 000 m2 qu’ils estiment appartenir à l’État. Rappelés à l’ordre par le Préfet de la Lékié, Patrick Simou Kamsu, ils quittent ce site pour un autre situé à une centaine de mètres plus loin, de l’autre côté de la roule.

Instructions du Mindcaf

La famille réagit et saisit le Ministre des Domaines d’une requête datée du 22 août 2021, en contestation et dénonciation des actes posés par les deux autorités. Le ministre Henri Eyebe Ayissi réagit aussitôt à la requête par correspondance N° 010405/L/MINDCAF/SG/D1/EBG, du 20 septembre 2021 adressée au mandataire de la famille, ayant pour objet : « requête pour intervention contre la délimitation irrégulière d’une parcelle de terrain à Evodoula ». Les instructions du Mindcaf sur le litige sont claires.

Il demande à la famille de prendre attache avec le Délégué départemental des Domaines de la Lékié. « En accusant réception de votre requête, écrit le ministre, j’ai l’honneur de vous faire connaître que par correspondance séparée de ce jour, je demande au Délégué départemental des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières de la Lékié de me faire tenir tous les éléments d’appréciation sur cette affaire ».

A l’issue de la rencontre entre le chef de la famille et le Délégué des Domaines, il est .convenu de suggérer une descente sur le terrain à Evodoula, à l’effet de reconstituer le domaine privé de l’État et dissiper l’amalgame qui est fait entre le domaine de l’État et le domaine national appartenant aux riverains.

Passant outre ces instructions du Mindcaf, synonyme d’arrêt de toute activité sur le site, le sous-préfet et le maire poursuivent leurs actions, déclarant à qui veut les entendre que le terrain querellé avait déjà fait l’objet d’une expropriation pour cause d’utilité publique.

Archi faux rétorque le chef de famille Ayissi qui, d’ores et déjà annonce avoir engagé,une action judiciaire en destruction de cultures et atteinte à la propriété foncière contre lé maire, Armand Joachim Ongolo et le sous-préfet, son associé.

Source: Expression Economique