La décoration des membres des Task Forces de la CAN et du Covid-19 au palais de l’unité il y a plusieurs jours, n’en finit pas de susciter émoi, controverse et stupéfaction au moment où des indiscrétions policières soutiennent qu’une récente instruction du chef de l’État à l’effet de clarifier la gestion des chantiers de la CAN est en cours d’exécution.
Les responsables de la Task Force et ceux du Comité local d’organisation de la CAN (Cocan) impliqués dans ce scandale devraient être mis à la disposition de la justice selon un agenda bien arrêté. C’est dans cette psychose d’interpellation des fossoyeurs de la CAN 2019 qu’un communiqué de presse daté du 03 octobre dernier annonce la reprise cette semaine par l’entreprise MAGIL, des travaux de construction du Complexe sportif d’Olembé (CSO).
À cet effet, la filiale du groupe français a reçu un paiement diligent d’un milliard de francs CFA de la part de l’État pour la reprise des travaux. Parallèlement, un cabinet d’experts contesté par le ministre des Sports et de l’Éducation physique (Minsep), Narcisse Mouelle Kombi, va auditer les factures impayées présentées par MAGIL.
En attendant le rapport de cet audit, le Minsep prendra en charge les exonérations fiscales et douanières susceptibles d’alourdir les travaux. Ce compromis résulte des pourparlers entre Franck Mathière, DG de MAGIL, et les équipes de la Task Force pilotée par Ferdinand Ngoh Ngoh, SGPR. Il intervient après un précédent accord conclu en janvier 2023. Entre ces deux accords, MAGIL avait porté l’affaire devant la cour internationale d’arbitrage de la chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCI) et obtenu une condamnation du Cameroun à lui verser 23 millions d’euros (environ 15 milliards de francs CFA).
L’objectif majeur de cet accord est d’éviter de perpétuer la procédure d’arbitrage qui serait alors préjudiciable à la candidature du Cameroun aux jeux islamiques de 2029. Le complexe sportif d’Olembé étant retenu comme le principal site de cette compétition internationale. En décernant les distinctions à ses équipes la semaine dernière, Ferdinand Ngoh Ngoh n’a pas manqué de s’inscrire en faux contre les soupçons de pillage compulsif des fonds portés à l’endroit des Task Force de la CAN et du Covid-19, véritables nébuleuses.
Parfait élève de Machiavel qui recommande au prince d’avoir la force du lion et la ruse du renard, Paul Biya reste et demeure, le seul maître du temps dans le déclenchement de la machine judiciaire.