'C’est Monsieur Paul Biya qui est le responsable ultime pour les actes qui ont été commis à Ngarbuh'
La femme politique regrette par ailleurs le fait que des responsables politiques n’aient pas été sanctionnés.
Les réactions se multiplient après la publication du rapport d’enquête commandée par le Président Paul Biya au sujet du drame de Ngarbuh (Nord-Ouest), qui a coûté la vie à plusieurs femmes et enfants dans la nuit du 13 au 14 février 2020.
Interrogée par la chaîne de télévision privée Canal 2 International, Edith Kah Walla s’est d’abord félicitée de la manifestation de la vérité après le déni du gouvernement.
«Le rapport d’enquête qui a été publié hier (21 avril 2020, NDLR), nous a donnés raison, nous pouvons crier victoire», a-t-elle d’abord lancé. La présidente du CPP a pourtant le triomphe modeste, car dit-elle, «c’est une victoire limitée».
«C’est une victoire qui est tout de même petite par rapport à la situation dans notre pays. Parce que les responsables politiques qui ont déclenché cette guerre, qui donnent l’ordre par rapport au degré de force qui doit être utilisée par l’armée, ces responsables politiques, n’ont pas pris leurs responsabilités. Personne au niveau politique n’a été sanctionné», regrette l’ancienne militante du Social Democratic Front.
La femme politique constate que «la responsabilité a été circonscrite à quelques soldats. Alors que nous savons que le chef des armées, c’est le Président de la République. C’est Monsieur Paul Biya qui est le responsable ultime pour les actes qui ont été commis à Ngarbuh», soutient-elle.
Elle pointe enfin la responsabilité de ceux des membres du gouvernement qui avaient rejeté les faits présentés par la société civile, l’évêque de Kumbo, les Nations Unies et une partie de la presse.
«Les ministres qui nous (les partis politiques) ont insultés; qui ont insulté les défenseurs des droits de l’Homme, au niveau national, au niveau international; qui se sont comportés de manière ignoble; qui ont traîné le Cameroun dans la boue; ces ministres-là n’ont reçu aucune sanction, ni même de réprimande» fustige Mme Kah Walla, qui conclut que la seule solution à la crise sociopolitique du Cameroun, c’est «la fin du régime Biya».
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