Enquêtes sur les détournements : Ferdinand Ngoh Ngoh frappe un grand coup au Tribunal Criminel Spécial

Le Tribunal criminel spécial (TCS) se retrouve dans l'impasse alors que les enquêtes sur les détournements de fonds impliquant des ministres et des directeurs généraux stagnent, en raison du blocage orchestré par Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la Présidence de la République, selon les informations de lanceur d'alerte Boris Bertolt.

La présidente du TCS, Annie Noëlle Bahounoui Batende, voit ses efforts anéantis alors que les enquêtes peinent à progresser. Les requêtes d'auditions envoyées par le TCS au ministère de la Justice restent lettre morte, enterrées au secrétariat général de la présidence, contrôlé par Ngoh Ngoh.

Parmi les enquêtes en suspens, l'affaire PORTSEC, les détournements massifs à CAMTEL, impliquant notamment la directrice générale Judith Yah Sunday, ainsi que l'affaire des 55 ponts métalliques et les fonds COVID-19 sont mentionnés. La tension culmine autour de cette dernière enquête, déclenchant un affrontement entre Ngoh Ngoh et le TCS, avec un mandat d'amener délivré contre lui en octobre 2022.

Ngoh Ngoh, en poste depuis près de 13 ans, a consolidé son pouvoir en nommant une grande partie du gouvernement et des directeurs généraux des sociétés d'État. Cette position lui confère une influence considérable, lui permettant de protéger ceux qui contribuent à ses ambitions présidentielles, au détriment de la justice et de la transparence financière.

Cette situation met en lumière les failles du système politique camerounais, où les intérêts personnels prévalent sur l'intégrité publique. Les magistrats du TCS, pourtant chargés de lutter contre la corruption, se retrouvent impuissants face à un système qui favorise l'impunité et la protection des intérêts privés.

Face à cette crise, il est crucial que la justice soit rendue et que les responsables des détournements soient tenus pour responsables. L'avenir de la démocratie au Cameroun dépend de la capacité du système judiciaire à résister aux pressions politiques et à garantir la reddition de comptes pour tous, indépendamment de leur statut ou de leur influence.