C’est ainsi que réunis au sein du « Collectif des 885 Instituteurs de l’Enseignement Technique », ils ont adressé une correspondance au Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative au mois de juin dernier, pour « dénoncer le grave retard pris dans le traitement » de leurs dossiers de prise en charge.
« Excellence, c’est donc pour exprimer notre désarroi et notre lassitude que nous venons par la présente correspondance vous prier d’intervenir auprès des responsables concernés, afin que nos dossiers soient traités dans les meilleurs délais ; car, il nous sera impossible d’amorcer cette autre rentrée scolaire 2017/2018 sans moyens de subsistance » soulignent – ils dans cette correspondance signée de Jean Jacques Naoussi, leur représentant au comité ad hoc qui semble ne plus rien comprendre à la chose.
En effet, pour ce recrutement lancé depuis le mois de juin 2015, un comité ad hoc avait été mis sur pied pour la sélection des candidats. Et, en parcourant le chronogramme élaboré par ce comité dont notre rédaction a pu avoir une copie, il est précisé que les matricules de ces enseignants devraient être disponibles à partir du 26 janvier 2016, puis devait intervenir leur prise en charge en février de la même année. C’est donc un retard de plus de 15 mois qu’accusent les collaborateurs de Michel Ange Agouing.
C’est ainsi que pour tenter de calmer le jeu, le Ministre de la Fonction publique a reçu le lundi 03 juillet dernier le leader de ce collectif pour le rassurer quant à sa détermination à traiter au plus vite ces dossiers. Des assurances qui sont loin d’apaiser la fureur de ces jeunes enseignants qui s’estiment léser par rapport à leurs ainés Professeurs des Lycées et Collèges comme le regrette ici Joseph Désiré Mballa Zé, l’un des leaders de ce collectif « Au moment où le gouvernement s’est engagé à alléger les souffrances des enseignants, nous ne comprenons pas pourquoi les résolutions prises jusqu’ici ne s’appliquent qu’aux seuls diplômés des ENSET et ENS, pourtant nous travaillons dans les mêmes établissements ; les PLET et PCET reçoivent leurs frais de relèves juste 02 mois après leur affectations ; mais nous, près de 02 ans après notre déploiement sur le terrain, on n’a jamais reçu le moindre copeck ; certains d’entre nous sont même déjà décédés du fait de la misère ». Une colère tout à fait justifiée, quant on sait dans quelles conditions travaillent ces enseignants qui déjà ont longtemps travaillé comme vacataires sans la moindre reconnaissance.
Après la grève des enseignants anglophones qui a paralyser cette année scolaire et celui des enseignants dits « Indignés », voici un autre mouvement d’humeur qui risque d’entacher l’année scolaire 2017-2018 au Cameroun ; vivement que le gouvernement prenne ses responsabilités. Car cette autre grève est de trop !