Enseignements : Ngallè Bibehe sort son stylo rouge

Jean Ernest Ngalle BibehePhoto d'archive utilisée juste à titre d`illustration

Wed, 4 Nov 2015 Source: Mutations

Ils sont au nombre de 57, répartis en trois catégories : les personnes impliquées dans la fraude aux examens organisés par la Direction des examens, des concours et de la certification (Dexcc) du ministère des Enseignements secondaires (Minesec). Il s’agit essentiellement des examens Bepc, Cap et Capiemp. Les décisions 546, 547 et 548/15, signées du ministre Ngallè Bibehe les répartissent en trois catégories. Les examinateurs, les candidats et les tierces personnes.

Dans le lot des examinateurs, on retrouve 26 individus. La nature des sanctions est diverse et variée. De l’anonymat différé au refus de corriger les copies, en passant par le dépôt tardif des dossiers, les rapports des chargés de mission ont été sans complaisance.

La région du centre décroche la palme d’or avec 11 examinateurs sanctionnés dans le cadre de l’examen du Bepc. Certains sont allés jusqu’à user de l’inscription frauduleuse des candidats, quand il ne s’est pas agi tout simplement d’arnaque et d’extorsion de fonds aux détriments de ceux-ci. La nomenclature des sanctions, au vu des motifs est, elle aussi, diversifiée. Au moment où certains s’en tirent avec un « retrait de confiance », d’autres écopent des suspensions et des lettres d’observation.

Les candidats quant à eux ne sont pas logés à la meilleure enseigne. Sur les 20 sanctionnés à travers le Cameroun au Bepc et Cap, le Centre, une fois de plus, détient le chiffre le plus élevé, 08 candidats. Ici, les motifs vont de la substitution de candidat à la tricherie simple, en passant par la falsification de carte nationale d’identité. La sanction pour ces jeunes esprits égarés est sans appel. Suspension aux trois prochaines sessions des examens concernés, 2016, 2017 et 2018.

Quant aux derniers de cette liste de sanctionnés, ceux que le Minesec a appelé les tierces personnes, qui sont principalement des individus s’étant substitués aux candidats, Ngalle Bibehe envisage des poursuites judiciaires à leur encontre. Au nombre de 11, parmi lesquels, des enseignants, des étudiants et autres, ils ont été, pour la plupart, placés en garde-à-vue dans les lieux où ils ont été pris en flagrant délit de fraude. Ici, le Centre et l’Adamaoua se partagent l’élite : quatre fraudeurs de part et d’autre.

Même si l’on constate une tendance à la baisse du phénomène de fraude aux examens, l’inquiétude vient du fait que cette situation reste présente dans les examens concernant une tranche presque infantile de la jeunesse. On a généralement entre 14 et 16 ans lorsqu’on compose le Bepc ou le Cap. Raison de plus pour que les pouvoirs publics continuent dans cette traque des contrevenants et s’assurent que les sanctionnés n’useront pas de subterfuges pour se réinscrire durant le cours de leurs suspensions.

Source: Mutations