Photo d'archives utilisée à titre d'illustration
C’est précipité, de penser à la faillite, pourtant la Société de Développement du Coton (SODECOTON) ne se porte pas bien. L’entreprise est en proie à des difficultés de plusieurs ordres depuis plusieurs années. Dans son numéro du 16 mai 2016, l’Œil du Sahel revient sur quelques-uns des obstacles au bon fonctionnement de cette société qui emploie environ 11 000 personnes.
«L’un des principaux problèmes de l’entreprise est lié au fonctionnement de la commission interne de passation des marchés, laquelle ne s’accommode toujours pas des contraintes de temps qu’exigent parfois les circonstances du moment», indique le Journal. À en croire un cadre de la société, «il y a une lourdeur dans les procédures de passation des marchés. La commission travaille en prenant tout son temps, sans tenir compte de nos objectifs. Ce qui est un vrai frein à l’atteinte de nos objectifs».
À côté, il y a la vétusté du matériel roulant. «Sur un parc de 130 camions, environ 80 sont encore opérationnels. Selon nos sources, les difficultés du renouvellement du parc de la société sont liées aussi bien aux lenteurs de la commission de passation des marchés que de la lourdeur des procédures du ministère des Marchés publics. La même situation prévaut pour les pièces de rechange des deux huileries et des neuf usines», renseigne le bihebdomaire.
Les soucis financiers ne sont pas en reste. Le journal écrit à ce sujet: «Selon nos sources, elle a perdu en deux ans, près de 10 milliards FCFA dans les graines qui n’ont pu être triturées. Une perte que la SODECOTON pouvait enrayer si elle disposait d’une nouvelle huilerie capable de traiter la totalité des graines produites. Mais là encore, l’entreprise ne peut pas décider toute seule d’acquérir ou de construire ces usines. Il faut absolument l’aval de l’État qui, en la matière, ne fait pas montre d’une précipitation particulière. Il lui a promis en septembre 2015, la rondelette somme de 30 milliards de FCFA, une subvention qui devait lui servir entre autres de fonds de roulement pour la campagne 2015-2016. Or à ce jour, l’entreprise n’a reçu environ que 8 milliards de FCFA».
Pourtant la SODECOTON continue de réaliser des chiffres intéressants. Pour la campagne 2014-2015, la société produit 295 000 tonnes de coton, soit une hausse de 74 000 tonnes par rapport à la précédente campagne. C’est une entreprise parapublique dont le capital est de 23,6 milliards de FCFA repartis ainsi que suit : État du Cameroun (59%) ; entreprise française GEOCOTON (30%) et la Société d’Investissement du Cameroun (11%).
