Les deux compères qui étaient en service, l’un, à Ngaoundéré, et l’autre, à Obala à l’époque des faits au centre du procès passent en jugement pour s’être fait payer de grosses sommes d’argent sur la base de documents réputés faux. Ils auraient utilisé le stratagème des stages à l’étranger pour obtenir les paiements jugés frauduleux.
Depuis mi 2019, l’enseignant de lycée Danbe Wourso n’a dispensé aucun cours dans son établissement. S’il officiait jusqu’à cette période dans un lycée de Ngaoundéré, il séjourne désormais à la prison centrale de Yaoundé où il est placé en détention provisoire.
En fait, l’intéressé passe en jugement devant le Tribunal criminel spécial (TCS) pour une supposée coaction du détournement de 106,3 millions de francs en compagnie d’un autre enseignant de lycée, notamment Barthélémy Komono Bedziga, considéré en fuite.’ Ce dernier, sous le coup d’un mandat d’arrêt, était en fonction au lycée d’Obala au moment des faits. Des faits qui auraient été réalisés entre le 6 décembre 2017 et le 22 février 2018
On fait le reproche aux deux enseignants de s’être servis de faux documents ayant abouti à la signature de trois décisions du ministre des Finances (Minfi) autorisant le déblocage des fonds litigieux à leur profit. Les décisions querellées prennent en charge les frais de supposés stages de perfectionnement professionnels que les accusés prétendaient passer à l’étranger : en Allemagne, en Suisse ainsi qu’aux Emirats Arabes Unis. Selon l’accusation, Danbe Wourso a perçu un peu plus de 38 millions de francs, tandis que son acolyte est accusé d’avoir empoché un peu plus de 31 et 37 millions de francs.
Pas de témoins…
Alors que M. Danbe Wourso est passé aux aveux complets pendant les enquêtes, il est revenu sur son choix de défense lorsque le tribunal lui a notifié les charges retenues contre sa personne le 10 novembre dernier. Ce revirement a irrité le représentant du paquet. «Je suis stupéfait qu’un accusé qui a reconnu les faits pendant l’information judiciaire vienne aujourd’hui les nier devant le tribunal», a-t-il fustigé. «Nous avons beaucoup de pièces à produire. Pas besoin de faire entendre des témoins pour démontrer que l’État du Cameroun a été délaissé de 106 millions de francs», a indiqué le ministère public.
L’accusation a ensuite présenté au tribunal un Lot de documents entourant la fraude décriée. Il s’agit des photocopies des cartes nationales d’identité des accusés portant leurs empruntes, les copies de leurs bons de caisse, les décisions ministérielles litigieuses, entre autres. Des documents certifiés conformes à la paierie générale du Trésor.
En réaction, l’avocate de M. Danbe Wourso a demandé au tribunal de rejeter tous les documents présentés par l’accusation au motif qu’ils ont été authentifiés par une autorité non compétente. Pour l’avocate, seule l’autorité qui a signé un document est habilitée à le certifier conforme. L’accusation a opposé que quiconque est en possession de l’original d’un document peut l’authentifier.
Pour le cas d’espèces, les pièces comptables de la direction générale du Budget sont conservées dans le bureau des archives de cette administration. Finalement tous tes documents présentés par l’accusation ont été admis aux débats. Le ministère public a annoncé d’autres pièces accablantes le 5 janvier 2022, date de la prochaine audience.