Voilà deux personnes qui se retrouvent dans cette liste d’interdits de sortie du territoire, mais qui depuis longtemps, ont pris la poudre d’escampette. Quelle logique y a-t-il à interdire de quitter le territoire un individu qui depuis au moins deux ans et demi, n’y est plus ? Dayas Mounoume, est l’ancien directeur général du port autonome de Douala. Le Tcs a rendu un verdict contre lui le 03 juillet 2015. Il avait été reconnu de détournement de deniers publics à hauteur de 458 millions de frs cfa et condamné à 15 ans de prison.
Mais alors qu’on croyait l’ex-Dg du Pad derrière les barreaux, ce dernier n’a jamais été appréhendé après le rendu du verdict. Il n’était déjà pas présent ce jourlà. Les mandats d’arrêt et d’incarcération délivrés contre lui n’ont jamais été exécutés et pour cause, l’homme avait pris la fuite et quitté le Cameroun dans la foulée de sa condamnation. Qu’on en vienne encore aujourd’hui à l’inscrire sur une liste de personnes interdites de quitter le territoire apparaît comme une maldonne.
Pour ce qui est d’Agbor Manieb Abel, il était l’un des coaccusés dans l’affaire Dayas Mounoume. On se souvient que l’ancien directeur administratif et financier du port autonome de Douala avait aussi fui en 2015. A l’époque les deux avaient été convoqués par le Tribunal criminel spécial et condamnés par défaut à des lourdes peines de prison. On avait même d’ailleurs signalé Abel Manieb du côté des Etats-Unis.
Ces deux cas prouvent que ces listes récurrentes sont truffées de personnes en délicatesse avec la justice camerounaise, mais ayant choisi l’exil depuis des lustres.