Epervier: vers l'arrestation de Nalova Lyonga et Boniface Baya

Dr Nalova Lyonga UB VC Ils auraient subtilement croqué près du milliard de francs au seul mois de mai

Wed, 22 Aug 2018 Source: DETECTIVE N°1056

Mouillée jusqu’au cou dans une scabreuse affaire de détournement de deniers publics qui trahit sa boulimie financière, Pauline Nalova Bih Lyonga Egbe , ministre des Enseignements secondaires, fait non seulement aujourd’hui profil bas au sein de l’équipe gouvernementale, mais elle fait surtout la honte de l’élite intellectuelle camerounaise, celle des anglophones en général et les Bakweri en particulier, peuple autochtone et majoritaire dans le département du Fako, région du Sud-Ouest. Et le moins que l’on puisse dire est que son entrée dans le gouvernement le 02 mars dernier, dans un casting dont seul le président Paul Biya a le secret, avait charrié beaucoup d’espoir dans la partie anglophone notamment, en proie depuis deux ans à des remous sociopolitiques sur fond de revendications sécessionnistes. Espoir volatilisé au regard des frasques qui desservent la notoriété de madame le ministre, trop pressée de se faire plein les poches.

Levée de blocage

Le stratagème mis sur pied par celle-là qui a eu une très longue carrière dans l’enseignement universitaire pour copieusement se sucrer sur le dos de l’Etat est bien huilé. Il consiste en la levée de blocage de précaution, après avoir malicieusement obtenu l’autorisation du Premier ministre chef du gouvernement, pour la sécurisation des examens dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Le tout premier arrêté ministériel portant levée de blocage de précaution (voire fac-similé joint en annexe) signé de madame le ministre des Enseignements secondaires remonte au 25 mai 2018, soit pratiquement deux mois après son entrée au gouvernement, renseigne suffisamment sur le mode opératoire de Nalova Lyonga, en intelligence avec Boniface Bayaola qui lui a mis la puce à l’oreille pour grappiller les fonds publics. A scruter de très près le libellé des virements de crédits, les montants y affectés et le calcul des totaux, on décèle rapidement les intentions malveillantes de madame le ministre et de son secrétaire d’Etat, qui ont l’art de manipuler avec une très grande dextérité les chiffres.

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Tenez ! Selon le document mentionné plus haut, le ministre des Enseignements secondaire a autorisé de débiter dans le cadre de l’achat de fournitures et petit entretien de bureaux, l’achat de matériels, courants électriques et informatiques dans certains CES, les fêtes officielles, les carburants et les lubrifiants des véhicules, les concours, récompenses et distinctions honorifiques, un montant qui avoisine les 160 millions. Un chiffre multiplié par 6, selon madame le ministre et son acolyte qui affiche plutôt 1 100 580 000 FCFA, soit un surplus d’environ 940 millions. Quand bien même les chiffres pour ce qui des crédits seraient bons, on pourrait reprocher au chef du département ministériel en charge des Enseignements secondaires d’avoir ordonné l’ouverture d’une ligne de crédit d’un peu plus du milliard pour des dépenses superfétatoires, relatives notamment à l’achat des carburants et lubrifiants ou à l’achat de fournitures et petit entretien de bureaux. Au mois de juillet dernier, avec la bénédiction de son secrétaire d’Etat, l’ancien recteur de l’Université de Buea a signé trois arrêtés similaires, l’objet de prochaine enquête, qui dégagent eux aussi de fortes odeurs de détournement de deniers puiblics.

Prébendes et rétro-commissions à travers le paiement par mobile

Au vu de ce qui précède, nul doute que l’empressement avec lequel Nalova Lyonga a récemment signé avec quatre sociétés opérant dans le paiement par mobile, une convention en vue d’opérationnaliser, dès l’année 2019, le paiement des frais d’examens officiels par mobile money, ne serait pas fortuit. Cet empressement serait motivé par des velléités mercantilistes d’un ministre des Enseignements secondaires réputé avide d’argent.

Ainsi, les termes de cette convention à grand renfort publicitaire font état de ce que les opérateurs de téléphonie mobile Orange et MTN, l’opérateur du transfert d’argent Express Union et le postier public Campost sont appelés à mettre sur pied une plateforme à cet effet, afin de faciliter les opérations de paiements des frais d’examen, ainsi que l’authentification et la validation de ces opérations par les chefs d’établissements. Ce nouveau mode de paiement aura le bonheur de mettre un terme aux détournements de ces frais par les élèves eux-mêmes, ou alors par certains chefs d’établissements, qui hypothèquent souvent l’année scolaire d’innocents élèves. Madame le ministre qui a déjà expérimenté le paiement par le mobile money lors de son bail à la tête de l’Université de Buea, s’en tirera avec d’importantes prébendes et rétrocommissions.

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A quelques jours de la rentrée des classes, les défis restent énormes au ministère des Enseignements secondaires. La priorité des priorités consiste à ramener la sérénité dans le corps enseignant divisé par les grèves, qui font suite aux mauvaises conditions de travail donc ils seraient victimes, à en croire leurs multiples correspondances adressées au ministre des Enseignements secondaires et au Premier ministre. La situation d’insécurité dans les zones anglophones et dans la partie septentrionale reste toujours une sérieuse menace. Originaire du Sud-Ouest, on avait pensé que la nomination de Nalova Lyonga allait contribuer à décrisper les tensions dans la zone anglophone, puisqu’ayant passé plus d’une décennie dans cette zone. Dans la zone septentrionale ou encore à l’Est du pays menacé par le flux des réfugiés, son approche reste également attendue. Enfin, il y a l’introduction, dès septembre 2018, du livre unique dans les établissements scolaires.

Missions de l’année 2018

Instituée le 23 novembre 2017 dans un arrêté du Premier ministre, le texte souligne que «toute discipline inscrite au programme officiel doit être dispensée sur toute l’étendue du territoire national au moyen d’un seul manuel scolaire pour chaque matière». Nalova Lyonga et Boniface Bayaola devraient également s’assurer de la gratuité de tous les manuels scolaires dans les zones d’éducation prioritaire (ZEP) et des abattements fiscaux sur la production locale des livres et manuels scolaires. Dans ses principales missions de l’année 2018, ils doivent davantage veiller à la revalorisation de l’enseignant à travers la journée mondiale qui lui est consacrée. Journée célébrée le 5 octobre de chaque année et qui fait souvent l’objet de réclamations pour l’amélioration des meilleures conditions de vie.

Source: DETECTIVE N°1056