Dans une analyse percutante, un activiste camerounais a pointé du doigt le président Paul Biya, l’accusant d’être à l’origine du départ des grands sponsors sportifs comme Puma, Nike et Adidas du Cameroun. Selon lui, cette manœuvre s’inscrit dans une logique dictatoriale visant à empêcher toute forme d’autonomie et de réussite qui ne serait pas contrôlée par le régime.
« On ne le dira jamais assez, l’argent n’aime pas le bruit », lance l’activiste. Dans un régime autoritaire comme celui de Paul Biya, la seule personne qui doit briller est le président lui-même, âgé de 93 ans. Toute autre forme de succès, surtout s’il émane d’institutions indépendantes, est perçue comme une menace. C’est dans ce contexte que l’activiste situe le départ des grandes marques sportives du Cameroun.
L’analyse met en lumière les difficultés rencontrées par Samuel Eto’o, actuel président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), dans l’exercice de son mandat. Selon l’activiste, ces obstacles ne sont pas le fruit du hasard, mais bien « les œuvres de Paul Biya ». Le régime aurait instauré un climat de désordre au sein de la Fecafoot pour empêcher toute forme d’autonomie financière et de réussite.
« Une fédération qui a de bons sponsors gagne beaucoup d’argent et gagne également en autonomie », explique-t-il. Or, cette indépendance financière est perçue comme une menace par le régime Biya, qui préfère garder le contrôle total sur toutes les institutions du pays.
L’activiste prend l’exemple de Ketcha Courtès, la maire de Yaoundé, pour illustrer sa thèse. « Vous croyez vraiment que Ketcha Courtès est une fainéante au point de laisser Yaoundé tomber en ruine ? Non », s’indigne-t-il. Selon lui, il est tout simplement « interdit de travailler » dans un système où tout doit pourrir pour que Paul Biya puisse apparaître comme le sauveur. « C’est lui le pyromane en sous-marin », accuse-t-il.
L’activiste rappelle l’époque où Iya Mohamed était à la tête de la Fecafoot, une période marquée par la stabilité et un fort sponsoring de la part de Puma. « Naturellement, la Fecafoot a commencé à être autonome », souligne-t-il. Cette période aurait servi de leçon à Paul Biya, qui aurait alors juré qu’il n’y aurait plus jamais une Fecafoot autonome, indépendante et forte.
Pour l’activiste, le départ des grands sponsors comme Puma, Nike et Adidas n’est qu’un élément d’une stratégie plus large visant à maintenir un contrôle absolu sur toutes les institutions du pays. En affaiblissant la Fecafoot, le régime s’assure que le football camerounais, pourtant passion nationale, ne devienne pas un vecteur d’autonomie et de pouvoir indépendant.