Escadrons de la mort : Bruno Tagne se confie sur l’affaire Martinez Zogo

Jean Bruno Tagne et Christophe Bobiokono réagissent

Fri, 27 Jan 2023 Source: www.camerounweb.com

Les journalistes camerounais continuent par dénoncer l’assassinat de leur confrère Martinez Zogo. Selon le journaliste Jean Bruno Tagne, une nouvelle ère de crimes est ouverte au Cameroun. Camerounweb vous propose sa réaction ainsi que celle du directeur de publication de Kalara, Christophe Bobiokono

« Que ce soit la manière ou l’assassinat en lui-même, tout cela est absolument choquant et inacceptable, que dans un pays comme le nôtre, on enlève un journaliste et qu’on l’assassine par la suite de manière aussi barbare. On n’avait pas vu cela depuis. On a l’impression qu’aujourd’hui, c’est une escalade.

Le Cameroun est en train d’inaugurer l’ère de l’escadron de la mort où on envoie des types assassiner ceux avec qui on n’est pas d’accord. Le message qui est envoyé à travers l’assassinat de Martinez Zogo est un message de peur qu’on veut instiller au milieu des journalistes et de ceux qui ont décidé de ne pas se taire face à la forfaiture que l’on observe dans ce pays.

Je voudrais modestement demander aux confrères et à tous ceux qui rêvent d’un

autre Cameroun, que ce n’est pas le moment de céder à la peur ; ce serait faire le jeu des bourreaux. On ne peut pas être dans un pays où d’honnêtes citoyens doivent avoir peur des criminels et des corrompus.

Non. Je pense que céder à la peur c’est montrer que Martinez Zogo est mort pour rien. Martinez est mort parce qu’il dénonçait un certain nombre de choses qui se passent dans ce pays ; il pensait que notre pays mérite mieux. C’est pour cette raison qu’on l’a tué. »

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Christophe Bobiokono

« Nous sommes arrivés ici au ministère de la Communication à la suite de la disparition dans les conditions brutales de Martinez Zogo. Le ministre qui nous a reçus de manière spontanée a anticipé sur l’objet de notre visite dans ses services. Il a d’abord précisé les divers communiqués publiés par rapport à la situation, en disant qu’il n’a été informé des circonstances de la mort de Martinez Zogo le 22 janvier, qu’après avoir saisi la police et la gendarmerie.

Le ministre est sur la même longueur d’onde avec les éditeurs de presse. Nous sommes allés lui dire que non seulement c’était une première qu’un journaliste soit enlevé et tué dans les conditions inhumaines, mais aussi qu’il y a une sorte d’installation de la terreur à l’endroit des journalistes exerçant à Yaoundé, parce que les images de la dépouille de Martinez Zogo montrent quelqu’un qui a été tabassé, brulé, mutilé, déshabillé. Depuis que notre pays est en crise sécuritaire dans les régions de l’Extrême-Nord, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, on n’avait pas encore vu une telle atrocité. Ce genre de

crime ne doit pas rester impuni.

Source: www.camerounweb.com