Esclavage en Libye: 600 Camerounais supplémentaires bientôt rapatriés

Mohamed Khitouni Libye C’est la substance du point de presse qu’a donné l’ambassadeur de Libye Mohammed Khitouni

Thu, 23 Nov 2017 Source: journalducameroun.com

L’ambassadeur de Libye au Cameroun s’est exprimé au sujet de la dénonciation des pratiques d’esclavages dans son pays. C’était au cours d’une conférence de presse organisée dans les locaux de sa représentation diplomatique, sis au quartier bastos à Yaoundé.

Au cours de son adresse aux journalistes, Mohammed Khitouni a affirmé que le gouvernement de l’entente nationale qui gouverne légalement en Libye, prend au sérieux, les informations relatives à « l’exploitation des immigrés illégaux par des criminels » qui se déroulent actuellement dans des villes libyennes. « La Libye exprime son refus catégorique et condamne fermement ce genre de pratique inhumaine, contraire à la culture et au patrimoine du peuple libyen », peut-on lire dans le communiqué publié à cet effet.

L’ambassadeur de Libye estime qu’il est difficile de gérer cette situation car ces sévices concernent des personnes qui sont entrées illégalement, et dont il est difficile de connaitre les identités. « Ils n’ont aucuns papiers, ils s’en débarrassent sur le long de leur chemin. Quand on arrête quelqu’un, il ne donne pas toujours sa vraie identité. Tantôt il est guinéen, puis camerounais, puis ivoirien…c’est très compliqué. Alors comment on fait pour faire revenir quelqu’un, surtout lorsqu’il n’y a pas d’ambassade ? Car il n’y a pas d’ambassade du Cameroun en Libye ».

Les trafics de migrants se dérouleraient principalement dans le sud de la Libye, à la frontière avec le Niger et le Tchad. Mohammed Khitouni affirme qu’il s’agit d’une zone de non droit, que le gouvernement d’entente nationale ne contrôle toujours pas depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. « Tout est possible la bas, même l’esclavage … parce que c’est une zone d’insécurité. Il faut une certaine solidarité pour combattre tout cela. Du cote de la Libye, il n’y a pas de contrôle; mais du côté du Tchad ou du Niger, il y a des contrôles, ils peuvent arrêter les migrations … en plus de la présence des forces, notamment étrangères, ils peuvent maîtriser les migrations », confie-t-il.

Pour finir, Mohammed Khitouni a confié que 600 personnes ayant affirmé être des camerounais ont été recensés dans la capitale Tripoli, et ils devront être rapatriés dans les prochains jours, aux frais de la Libye. Il faudra cependant que les autorités camerounaises confirment leurs identités, et autorise ce déplacement. Ces rapatriements viendront compléter ceux engagés par l’Organisation internationale pour les migrations depuis le mois de juin 2017. Selon M Charle Roger Evina, responsable à l’Oim Cameroun, cette opération financée par l’Union européenne et le fond fiduciaire a déjà permis de rapatrier plus de 300 personnes.

Source: journalducameroun.com