Il y a trois ans, le magazine Jeune Afrique consacrait un dossier spécial au Cameroun, mettant en lumière l'influence israélienne dans le domaine de la sécurité d'État. L'article, toujours d'actualité, explorait les liens étroits entre Paul Biya et Israël, soulignant l'évolution de la sécurité présidentielle à travers une collaboration étroite avec des experts israéliens.
Intitulé "Cameroun : espionnage, troupes d’élite… quand Israël veille sur Paul Biya", le dossier révélait comment les Israéliens, impliqués dans divers aspects de la sécurité au Cameroun, étaient omniprésents dans le quartier Bastos de Yaoundé. Des rumeurs circulaient sur la présence d'espions et de conseillers israéliens travaillant aux côtés du président Paul Biya.
L'article soulignait également le contexte historique de cette coopération, remontant à 1984, lorsque Paul Biya, méfiant envers les services français après une tentative de coup d'État, s'était tourné vers Israël sur la recommandation des Américains. Cette démarche visait à éloigner l'influence française au profit d'une collaboration plus étroite avec Israël.
Sami Meyuhas, un acteur clé dans cette relation, avait déjà travaillé au Zaïre en collaboration avec Shabtaï Shavit, ancien directeur du Mossad. Ensemble avec d'autres experts israéliens comme Abraham Avi Sivan et l'ancien général Mayer Heres, ils ont contribué à remodeler la sécurité présidentielle au Cameroun.
L'article décrivait en détail la mise en place du Bataillon d'intervention rapide (BIR), actuellement dirigé par Heres, ainsi que l'installation d'antennes et de technologies d'interception des communications à Yaoundé, notamment dans le quartier Bastos et sur le toit du palais présidentiel.
Trois ans plus tard, cette analyse demeure une lecture pertinente, offrant un aperçu des dynamiques complexes entre le Cameroun et Israël en matière de sécurité d'État.