Le président du Conseil National de la Communication (CNC) devra verser 15 millions de FCFA au plaignant pour des faits de diffamation par voie de média.
La bataille entre Amougou Belinga, le patron du groupe de presse L’Anecdote et Peter Essoka, président du Conseil National de la Communication (CNC) entamée l'année dernière a connu son épilogue le 28 août dernier. En effet, le Tribunal de Première Instance (TPI) de Ngoumou dans le département de la Mefou et Akono, ville située à une vingtaine de kilomètres de Yaoundé a enfin rendu son verdict dans cette affaire dans laquelle le président du CNC a été reconnu des faits de diffamation, abus d'autorité et chantage par voie de média.
Dans sa parution du lundi 3 septembre 2018, l’hebdomadaire Kalara rapporte que durant tout le long du procès, M. Essoka ne s’est pas prêté au rituel judiciaire et n’a aucunement honoré le tribunal de sa présence devant la barre au cours des plaidoiries. Ce qui n’a pas empêché au tribunal de condamner le patron de l'organe régulateur des médias au Cameroun, à une peine de six mois de prison avec sursis pendant trois ans. Outre cette peine, Peter Essoka devra verser au directeur général de Vision 4 Télévision, la somme de 15 millions de FCFA en guise de dommage et intérêts.
Cependant, le CNC a déjà fait appel de la décision du TPI de Ngoumou. L’organe conteste en effet la fiabilité des propos attribués à Peter Essoka. Pourtant, ce dernier avait assimilé Vision 4 à la tristement célèbre « Radio Mille collines », vectrice de la haine tribale qui avait conduit à un génocide au Rwanda en 1994, peut-on lire dans le journal. Des propos qui ont suscité une vive colère du PDG du groupe L’Anecdote. Ce dernier n'aura d'autre recours que de servir au concerné une citation directe. Il faut dire que l’inculpé s’exprimait au sujet de la crise anglophone sur les ondes de la Radio France Internationale (RFI).