Etat civil : La campagne My Name comme elle va à Garoua

Etat Civil Cameroun Du 22 au 24 octobre 2024, les communes de la ville ont fait le point de ce projet d’établissement

Tue, 29 Oct 2024 Source: L'Oeil du Sahel

Mahamat et Abba sont les deux agents transcripteurs des actes de naissance au bureau d’état civil implanté dans le Centre de santé intégré (CSI) de Takasko. Dans ce bureau où l’espace est exploité au centimètre près, enregistrer les naissances est leur mission quotidienne. «Pour le mois de septembre par exemple, nous avons pu enrôler 66 actes de naissance, soit 29 filles et 37 garçons», déclare Mahamat Ibnou, agent transcripteur. Sur place, les employés de l’espace sont au travail.

D’un côté, on s’active à remplir l’acte de naissance, de l’autre, l’on veille à la surveillance. Mis sur pied par la commune d’arrondissement de Garoua 2e, ce centre d’état civil secondaire, tout comme celui existant au CSI de Nassarao, vise à rapprocher le service des populations. «Nous avons comme par le passé, établi 1000 actes de naissance qui ont été distribués lors des Journées portes ouvertes. Nous avons réussi à installer dans les 52 quartiers qui existent dans notre commune ici même à Garoua 2e, 52 comités de concertation qui sont en contact permanent avec la population et nous dressent un rapport mensuel de l’état des lieux», déclare Oumarou Sanda, maire de la commune d’arrondissement de Garoua 2.

Cela s’inscrit dans le cadre de la campagne My Name qui est un projet qui a été mis sur pied par l’Unicef en avril 2024 lors du premier Forum national des maires sur l’enregistrement universel des naissances au Cameroun tenu du 26 au 27 avril à Yaoundé. En droite ligne des Objectifs de Développement durable (ODD) qui visent à garantir par exemple une identité juridique à tous, notamment grâce à l’enregistrement des naissances, la campagne My name lancée par l’Unicef a pour principal objectif d’accompagner les différentes mairies de la ville pour l’établissement de ces actes de naissance.

Cependant, en fonction de l’emplacement géographique des communes d’arrondissement, chacune adopte des stratégies qui correspondent à ses réalités. C’est le cas de la commune d’arrondissement de Garoua 3e qui opte pour des causeries éducatives adaptées au contexte socioculturel de la zone. Ceci dans l’optique de réitérer l’importance de l’établissement des actes de naissance. C’est ce qui a d’ailleurs permis à la mairie de Garoua 3e d’identifier 6500 candidats à l’établissement des actes de naissance pour cette année 2024. PLAIDOYER Au-delà du processus d’établissements d’actes de naissance, toutes les communes d’arrondissement de la ville de Garoua ont en commun des difficultés liées aux moyens financiers.

«L’innovation apportée pour cette année est que nous avons aujourd’hui un archivage électronique de l’ensemble des actes de naissance au niveau de la commune et pour cela, nous avons besoin des matériels informatiques pour établir le plus vite possible», a indiqué Abdourrhamane Maikanti, maire de la commune de Garoua 3e. En synergie, la commune de Garoua 1er soulève le problème de la formation des personnels. «Les personnels de notre commune ne sont pas très qualifiés et il y a nécessité d’un renforcement de leurs capacités. Nous demandons davantage l’appui des partenaires tels que l’Unicef et le Bunec (Bureau national d’état civil, Ndlr) pour faciliter le déploiement des personnels sur le terrain et également de la GIZ qui nous accompagne dans la digitalisation de nos services d’état civil.

Nous sommes réellement en manque des moyens financiers», se plaint Alioum Garga, maire de Garoua 1er. L’élu local affirme avoir établi à ce jour 827 actes de naissance pour cette année. Au cours de cette visite, la Communauté urbaine qui est aujourd’hui à 1000 actes de naissance établis, attire l’attention des parents sur les démarcheurs illégaux qui créent de faux actes de naissance en échange d’une enveloppe. D’ailleurs, pour pallier à ce problème, des dispositions ont été prises pour accompagner les enfants, même ayant dépassé l’âge requis, d’obtenir leur toute première pièce d’identité.

Source: L'Oeil du Sahel