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Etoudi 2018: les populations du Nord promettent l'enfer à Cabral Libii

Priere Musulmane Des musulmans multiplient les critiques dans la presse et les réseaux sociaux

Fri, 28 Sep 2018 Source: L'ESSENTIEL N°201

Une seule phrase et la toile s’enflamme avant que la communauté musulmane du Cameroun monte au créneau. Une seule phrase pour déconstruire le capital de sympathie que Cabral Libii s’est construit dans le Grand Nord. Il a tiré sur une corde sensible : l’ancien président Ahamdou Ahidjo dont-il vante le patrimoine et à qui il a rendu hommage, allant sur sa tombe à Dakar au Sénégal, en rencontrant sa famille sur place. Ces gestes lui ont attiré la sympathie des ressortissants du septentrion. Une partie du pays qui pèse

2.290.000 électeurs soit un peu plus de 25% de l’électorat. Mais voici une phrase qui vient relativiser tout cela pour le candidat du parti UNIVERS : « J'ai un petit souci avec les mosquées. Quand le muezzin, du haut deson

minaret, appelle à la prière à 5 heures du matin, je nesuis passûr qu'il se soucie si toutes les personnes qui sont réveillées à cette heure-là sont

musulmans », avait-ildéclaré lemardi 25 septembre 2018 sur les antennes de Canal 2 International.

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L’affaire s’emballe au sein de l’opinion, des musulmans expriment leur désapprobation à travers le pays. Le Conseil des Imams et Dignitaires musulmans du Cameroun (CIDIMUC) est monté au créneau pour recadrer Cabral Libii et tous les candidats à la présidentielle à venir.

Selon les termes du communiqué signé par Dr Moussa Oumarou, coordonnateur général dudit conseil, Cabral Libii, par ses propos, s’est attaqué à l’un des symboles les plus représentatifs de la religion musulmane, à savoir la mosquée. Le CIDIMUC « condamne avec la dernière énergie tout propos, et

tout acte portant atteinte à la sacralité d’une religion que cesoit. »

Sans tarder,le candidatde l’UNIVERS a présenté ses excuses à la communauté musulmane: « Suite à l’allusion faite à l’appel du muezzin dans ma sortiesur canal 2, mes propos font malheureusement l’objet d’incompréhension. Je tiens à repréciser mon propos. Il n’est pas question d’interdire sous mon magistère, l’appel du muezzin. Cette allusion est plutôt un appel à la tolérance à l’égard des pratiques du culte. Mes compatriotes musulmans n’ont rien à craindre. »

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Jusque-là, il y a des musulmans qui ne décolèrent pas. C’est le cas de Garga Haman Adji, s’exprimant sur les ondes de la radio BBC le 26 septembre, le candidat de l’Alliance pour la Démocratie et le Développement (ADD) à la présidentielle du 07 octobre a laissé entendre que « Cabral croyait qu’en allant sur la tombe d’Ahmadou Ahidjo, les moutons du Nord allaient le suivre… il ne connaîtrien dela vie des nordistes. Il n’aura aucune voix là-bas au Nord »

De manière générale, les leviers sur lesquels les fauteurs de troubles s’appuient pour déstabiliser les pays ou des communautés, ce sont les appartenances ethniques et religieuses. C’est également sur la base de la

religion et de la tribu que de nombreux conflits armés naissent en Afrique et dans le monde. Par conséquent, toute question qui touche à l’identité sociale et à la religion doivent être abordées avec circonspection. Le tollé général provoqué par l’allusion faite à l’appel à la prière est la preuve qu’il y a des sujets sensibles à éviter ou à aborder avec minutie.

Source: L'ESSENTIEL N°201
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