Le parcours administratif de Paul Biya est connu de tous. Proche collaborateur de Ahmadou Ahidjo, le fils de Mvomeka’a était apprécié par sa hiérarchie. Le premier Chef de l’Etat camerounais avait eu à préciser que son successeur méritait « la confiance de tous à l’intérieur et à l’extérieur». Avec la bénédiction de son prédécesseur, Biya est devenu à 49 ans, le second Président du Cameroun. Pur produit de la politisation de la bureaucratie opérée par Ahidjo, l’époux de Chantal Biya avait gravi auparavant tous les échelons du pouvoir sans avoir jamais eu de mandat électif. De son Cv, on apprend qu’il est né à Mvomeka’a dans la Région du Sud en 1933 dans une famille de paysans dont le père était aussi catéchiste.
Le jeune Biya a d’abord été élève au petit séminaire Saint-Tharcissius d’Édea avant de rejoindre le séminaire d’Akono. Plus tard, il gagne le lycée Leclerc de Yaoundé où il obtient son baccalauréat. Bien après, il s’envole pour la France où il y poursuit ses études, à l’Institut d’études politiques de Paris et à l’Institut des hautes études d’Outre-mer. C’est là qu’il sera repéré, dit-on, par un de ses enseignants, LouisPaul Aujoulat, alors très influent sur la scène politique camerounaise. A son retour au Cameroun en 1962, il est intégré directement à la présidence de la République comme chargé de mission.
Nommé quelques années après comme directeur de cabinet, puis secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Culture. Mais c’est en 1967, qu’il va être nommé Directeur du Cabinet Civil (Dcc) du Président Ahidjo, dont il avait ensuite cumulé la fonction avec celle de secrétaire général de la présidence, avant d’être nommé Premier ministre en 1975. L’on estime que du fait de cette carrière passée dans les bureaux, l’homme du 6 novembre était peu connu de la majorité des Camerounais en 1982. Ses proches se souvenaient l’avoir vu, Premier ministre, faire du vélo les samedis à Yaoundé avec son ami, feu Joseph Fofé. D’après des témoignages, il était aussi réputé intègre. Pour certains, on ne lui connaissait ni propriété luxueuse au Cameroun ou à l’étranger, ni dépenses extravagantes, ni implication dans des affaires financières. Dans le contexte socio-politique actuel que d’aucuns assimilent à une fin de règne, les manœuvres qui préfigurent l’imminence d’un remaniement ministériel, alimentent l’inimitié cordiale entre les plus proches collaborateurs du Chef de l’Etat.
La guerre de succession est ouverte au-delà du positionnement des affidé des sous-chefs à tous les rouages de l’appareil gouvernemental. En fin stratège, le chef de l’Etat a nommé le 02 mars 2018 au poste de Directeur du Cabinet civil, un homme qui bouscule l’establishment. Longtemps ambassadeur du Cameroun au Gabon et en France, Samuel Mvondo Ayolo, sans être véritablement un homme neuf, n’était tenu par aucun réseau. Son arrivée aux affaires fut difficile, au regard du magistère long et prédominant de son prédécesseur. Il a pris le temps d’apprendre et de tisser sa toile.
Il a désamorcé bien de complots au palais Depuis 06 ans, il est en charge du protocole d’Etat, de la communication et des affaires réservées du président de la République. Reconnu pour sa pondération et sa discrétion, le diplomate né en 1957 à Sangmélima, a impulsé une sorte de renouveau au sein du cabinet civil. Et ce n’est pas surprenant qu’il soit responsable de la campagne du candidat président Paul Biya. Depuis qu’il s’est installé, ses proches collaborateurs vivent au rythme de la rigueur dans la gestion des affaires l’intérêt national. Des indiscrétions font état de ce qu’en marge de cette exigence de rigueur, le climat est plutôt serein et le personnel de cette institution névralgique s’occupe désormais des tâches relevant de sa compétence, le sourire aux lèvres. Remplacer Martin Belinga Eboutou au Cabinet civil de la présidence de la République était un véritable challenge. Selon certains avis, il y avait tout un système à démonter.
Lequel avait pris du temps à être monté et à s’enraciner. Il a donné une nouvelle orientation au magazine ’’Le temps des réalisations’’. A Paris comme à Libreville au poste d’ambassadeur du Cameroun, le natif de la Région du Sud, apporte des innovations que l’on constate aussi bien dans l’organisation des rituels républicains dont le chef de l’Etat est le principal acteur. Samuel Mvondo Ayolo a également été l’objet de controverses. En décembre 2023, apprend-on, un vol d’argent a eu lieu chez lui. À la suite de ce vol, plusieurs personnes auraient été enlevées et torturées à Yaoundé. Info ou intox ? A voir. Par ailleurs, dans la nuit du 15 au 16 juin 2024, son bureau au Palais d’Etoudi, a été cambriolé. L’affaire a surpris tant par le lieu des faits (le palais étant probablement le lieu le plus sécurisé du Cameroun) que par la personne visée, qui est un proche collaborateur du Chef de l’Etat, Paul Biya