Les jours passent et les rumeurs autour d'un éventuel projet présidentialiste de Franck Biya deviennent persistantes. Interrogé sur le sujet, l'homme politique camerounais Banda Kani est catégorique. Franck Biya ne doit pas prétendre au fauteuil présidentiel.
« Comme le Président Paul Biya a géré le pays pendant 40 ans, Franck Biya ne doit même pas pointer son nez », a-t-il déclaré précisant que Le Cameroun n’est pas une dynastie; nous ne sommes pas au Gabon. Même si Paul Biya dit ne pas avoir de dauphins, ces agissements ces derniers temps laissent croire à certains analystes qu'il prépare son fils pour sa succession. En effet lors de son séjour au Cameroun en juillet 2022, le président français a eu un entretien avec le fils aîné de Paul Biya. Jeune Afrique a révélé que Franck Biya avait déjà été reçu à l'Elysée.
Opposition impuissante
D’après Dieudonné Essomba, les « aboiements » des Camerounais sur les réseaux sociaux ne peuvent pas empêcher le fils aîné du président de la République de prendre sa place. La constitution serait du côté de Franck Biya d’après l’économiste.
« S'il devient candidat et gagne les élections, vous avez quelle mode opérationnelle pour empêcher qu'il soit chef d'Etat? Le pouvoir est d'abord et avant tout, un rapport de force. Je ne sais pas s'il y a un texte au Cameroun qui interdit que le fils de Paul Biya se présente comme candidat. Et il n 'y a aucune disposition qui empêche qu'il gagne », déclare-t-il.
Mieux, Dieudonné Essomba précise que Franck Biya a un avantage sociologique sur ses éventuels adversaires. Selon sa théorie, les élections en Afrique centrale se font généralement sur une base sociologique ou ethnique. Franck Biya ferait partie d’une plus grande communauté qui lui est favorable. Il aurait également contrairement à ses adversaires, la capacité de glaner des voix dans d’autres ethnies ou groupes sociologiques.
« Un candidat qui part déjà avec une base sociologique importante parce qu'il est issu d'une grande communauté a un bonus important par rapport à celui qui est issu d'une petite communauté. Franck par avec une base sociologique extrêmement importante. En plus de cela, il y a la capacité de pénétration d'autres communautés. Il y a certains candidats qu'on accepte volontiers dans d'autres contrées alors que d'autres ne sont pas acceptés », explique-t-il.
Sans le dire ouvertement, Dieudonné Essomba indique que la guerre que mène Maurice Kamto pour empêcher la succession de gré à gré à la tête du Cameroun est vouée à l’échec. Cet avis n’est pas partagé par les militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun qui affutent leurs armes pour porter leur leader à la tête du Cameroun lors des prochaines échéances électorales. Maurice Kamto est d’ailleurs annoncé en déplacement cette semaine à Bafoussam.