C'est un secret de polichinelle, le ministre de la justice, Laurent Esso et le Secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh ne sont pas de très bons amis. Les divergences sont énormes entre ces deux cadors du gouvernement de Paul Biya.
Cette guerre silencieuse ne date pas d'hier, encore mois de l'année dernière. Cette guerre a commencé il y a bien longtemps. Remontons à 2015, pour voir une des origines de cette guerre. Il ne s'agit pas là de l'origine immédiate mais d'une des nombreux faits ayant résulté à cette divergence entre les deux ministres d'Etat. C'est une histoire de correspondance dont Camerounweb vous propose le récit.
« D'après le journal Le Messager paru le jeudi 03 septembre 2015, les premières listes ayant fait l’objet du premier décret présidentiel le 28 janvier 2014 n’avaient été « ni harmonisées ni même actualisées. A en juger par la somme des incohérences et les irrégularités. L’on y a retrouvé des morts, des gens qui avaient trouvé emploi ailleurs ».
Le second décret du 28 mars 2014 portant nomination des huissiers en attente de charge qui devait corriger ces erreurs contenait encore « d’autres curiosités et des surprises plus suspectes. Certains promus dont les noms se trouvaient dans le 1er décret se retrouvent dépossédés de leur charge, d’autres s’en sortent avec plusieurs charge », soutient le journal.
Parmi les victimes de cette situation complexe, Nouma Louis-Marie. D’après le journal, il avait été nommé à la 10ème charge du tribunal de première instance de Maroua. Après de nombreuses, mais vaines requêtes auprès du Minjustice à l’effet de se voir rétablir dans son droit, il a saisi la présidence de la République. D’abord par le secrétaire général adjoint, Peter Agbor Tabi, puis par le secrétaire général de la présidence de la République.
Dans une correspondance, frappée du sceau très urgent, le 07 avril 2015, le Sg/Pr, Ferdinand Ngoh Ngoh écrit « En vous faisant tenir ci-joint, thermocopie de la requête par laquelle Me Nouma Louis-Marie, huissier de justice à Maroua signale des erreurs matérielles dans le décret n°2014/027 du 28 janvier 2014 portant nomination des huissiers de Justice dans les ressorts des courts d’appel, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir me faire le point sur ce dossier, assorti des propositions de règlement de cette situation, pour très haute appréciation du chef de l’Etat ».
Devant le mutisme du ministre de la Justice, Ferdinand Ngo Ngo va nouveau saisir le Minjustice le 24 juin 2015. A en croire des indiscrétions des collaborateurs du ministre de la Justice recueillies par le reporter du Messager « les propositions en vue de la sortie de cette crise, mieux celles devant réparer les injustices, ont été transmises à l’appréciation du ministre Laurent Esso ». Mais il résulte que le garde des Sceaux, reste radical et campe sue es positions fermes, conclut le journal. »