La question de la succession de Paul Biya est toujours d’actualité au Cameroun. À 90 ans, Paul Biya est au soir de sa vie politique. Mais l’hypothèse la plus rependue reste la succession dynastique. L’on met souvent en avant Franck Biya. Sauf qu’il y a un autre fils secret de Paul Biya qui pourrait créer la surprise.
Il y a quelques mois, le Magazine Jeune Afrique dans une série d’article explorait les différentes pistes pour l’après Biya. Et dans un des articles, un nom est revenu. Alamine Ousmane Mey
« En privé, Alamine Ousmane Mey tutoie Paul Biya, qui le considère comme un fils adoptif. « Paul Biya l’a discrètement formé ces dernières années, croit savoir un observateur le connaissant bien. Le président le considère comme un fils et lui fait confiance. Seul Franck Biya pourrait être encore plus proche du chef de l’État, mais je ne crois pas qu’il ait l’ambition de succéder à son père. » Alamine Ousmane Mey pourrait aussi compter sur le soutien de barons tels que Laurent Esso et René-Emmanuel Sadi, lesquels étaient proches de son défunt père, voire sur celui de Cavaye Yeguié Djibril, président de l’Assemblée nationale issu, comme lui, de l’Extrême-Nord et membre du bureau politique du RDPC », soulignait Jeune Afrique.
« Il n’a pas d’ennemis et a su ne pas se mettre en avant. Il connaît le jeu politique et administratif de Yaoundé par cœur pour avoir été élevé à l’intérieur. Son père a notamment été président du conseil d’administration de la Caisse national de prévoyance sociale. Il sait donc comment le système fonctionne et surtout comment se comporter pour éviter les désillusions », analyse le diplomate cité plus haut.
Marié à la sœur du ministre délégué aux Marchés publics, Ibrahim Talba Malla, Alamine Ousmane Mey a en outre pris soin de cultiver son statut de baron du RDPC dans l’Extrême-Nord. Il ne rate ainsi aucune occasion d’organiser des rassemblements avec les militants dans son fief de Kousseri, au côté de son épouse, notamment lors de la tabaski ou du ramadan. « Depuis le départ d’Ahmadou Ahidjo, le grand Nord attend une occasion de revenir au pouvoir », explique notre politologue. « Cavaye Yeguie Djibil ne me semble pas en capacité de fédérer et Marafa Hamidou Yahya est emprisonné. Ousmane Mey peut donc représenter une solution séduisante pour Paul Biya en provoquant une alternance Sud-Nord, en évitant une succession “dynastique” au sein du clan bulu et en initiant un changement de génération, tout en choisissant un dauphin qui ne le trahira pas », explique une source proche d’Etoudi, relatait le magazine.
« Un proche de l’intéressé, qui prend garde de ne pas s’afficher dans les médias, conclut : « Il sait qu’il a les atouts nécessaires et qu’une porte peut s’ouvrir ». Une porte dont seul Paul Biya détient la clé », précise Jeune Afrique.