Dans les régions de nord-ouest et du Sud-ouest la « crise anglophone » qui dure depuis plus d’un an a fait de nombreuses victimes et des dégâts matériels important. Avec en prime l’exode massif des élèves des zones anglophones vers la partie francophone. Le SCNC, mouvement sécessionnistes s’est radicalisé mettant en mal la paix dans ces régions.
Dans l’extrême Nord du pays, la lutte contre le Boko Haram, une secte islamiste qui revendique le califat a déjà enregistré des milliers de morts civils comme militaires. Des refugiées et des déplacés se comptent par centaines de milliers.
Sur le plan politique, une lettre des patriarches du Mfoundi, siège des institutions et favorable au président Paul Biya réclame la libération des Beti incarcérés à la prison centrale de Kodengui dans le cadre de la campagne d’assainissement des mœurs baptisée « opération épervier » Ce qui a provoqué l’ire de la société civile.
Pour Éric Mathias Owona Nguini, politologue, «la lettre des patriarches du Mfoundi à Paul Biya indique un problème que le Cameroun a ouvert, parce qu’en réalité, la fameuse revendication anglophone a ouvert un champ, celui de l’ «autochtonisme politique» et on ne va plus en sortir».
Pour l’opposition politique notamment le Mouvement Pour La Nouvelle Indépendance Et La Démocratie (MANIDEM), cette lettre est « une imposture » qui vient réveiller les vieux démons du tribalisme au Cameroun. Du coup, la société manque de s’embraser : Si on libère les Beti, il faut libérer les prisonniers issus de toutes les autres ethnies sinon…
On le voit bien, au moment ou Paul Biya embarque pour New-York, le Cameroun qui n’est pas un long fleuve tranquille l’interpelle. Le communique qui annonce ce voyage est plutôt laconique « pour prendre part à la 72e session ordinaire de l’assemblée générale de l’ONU prévue à New-York, aux Etats-Unis d’Amérique » Bien plus, l’équipe qui l’accompagne est composée de chargés de mission et de conseillers à la présidence.
Des analystes politiques pensent qu’en marge de l’assemblée générale des Nations Unies, Paul Biya va consulter pour la composition d’un gouvernement de campagne pour la présidentielle prévue en 2018. Au finish, que va chercher Paul Biya à New-York ?
Le chef de l’Etat est accompagné à cette occasion de la suite officielle ci-après :
-M. Lejeune Mbella Mbella, ministre des Relations extérieures; - M. Martin Belinga Eboutou, directeur du Cabinet civil de la présidence de la République; - M. Hamadou Moustapha, ministre chargé de mission à la présidence de la République; - M. Paul Atanga Nji, ministre chargé de mission à la présidence de la République; - M. Luc Sindjoun, conseiller spécial à la présidence de la République ; - M. Henri Etoundi Essomba, ambassadeur du Cameroun aux Etats-Unis d’Amérique; - M. Tommo Monthe, ambassadeur, représentant permanent du Cameroun auprès des Nations Unies; - M. Simon Pierre Bikele, chef du protocole d’Etat.