Franck Biya n’est plus à présenter. Il est le fils de Paul Biya, président de la République du Cameroun depuis 40 ans. Ce fils n’a cessé de gagner des galons au sein du sérail au point où plusieurs personnes le voient déjà succéder à son papa. Sinon il se prépare indiscutablement lui aussi. Aujourd’hui reste une journée spéciale pour lui. A 51 ans déjà, il peut enfin attendre son heure de gloire.
C’est l’anniversaire de Franck Biya qui fête ses 51 ans en ce jour.
« Emmanuel Franck Biya suit sa scolarité au Cameroun. Il étudie ensuite à l'Université de Californie du Sud (USC) de 1989 à 1994, où il obtient un Bachelor double cursus en sciences politiques et en économie. Il effectue ensuite un stage de formation au sein de la BEAC (Banque des États de l'Afrique centrale) à Yaoundé, qui porte sur la régulation monétaire des banques commerciales en Afrique Centrale », souligne sa page Wikipédia.
Franck Biya est devenu incontournable dans le dispositif de l’Etat. Son nom est revenu à plusieurs reprises pour la succession. En effet, lors de son récent séjour au Cameroun, Macron a eu le temps de le concerter. Bien avant il avait été reçu à l’Elysée.
Alternance : Franck Biya reçu à l’Élysée (Jeune Afrique)
Jeune Afrique commente l’arrivée prochaine du président Emmanuel Macron au Cameroun sous l’angle de la guerre de succession dans le sérail. Le magazine panafricain révèle en exclusivité que le fils aîné du chef de l’Etat Franck Biya a été reçu en audience à l’Elysée. Sans toutefois préciser la date de cette rencontre, Jeune Afrique indique que Emmanuel Macron ne saurait ignorer les intentions présidentialistes de Franck Biya et Chantal Biya.
« On nous a dit et répété au ministère des Affaires étrangères, où nous avons rencontré de nombreuses personnes – d’ailleurs de moins en moins responsables –, que la France ne se mêlait jamais des affaires intérieures d’un autre pays. Comment y croire ? Y croient-ils eux-mêmes ?
C’est, en effet, difficile à croire alors que cette visite se situe en pleine période de succession à la tête de l’État camerounais. Alors que les guerres intestines font rage pour succéder à Paul Biya, qui n’est pas éternel, Emmanuel Macron vient passer deux jours au Cameroun. Il ne peut ignorer les luttes au sein du RDPC, le choix de Paul Biya, le choix de Chantal Biya, la montée en puissance de Franck Biya (notons au passage qu’il a été reçu récemment à l’Élysée), les progressistes du RDPC – s’ils ont le courage de s’affirmer », révèle Jeune Afrique.
La nouvelle politique de la France selon le journal est de soutenir les dauphins naturels lors des successions. Paris ne compte plus fabriquer ses leaders à la tête des Etats. « La constante de la politique française depuis la fin de la Françafrique semble être de faire confiance à celui qui est en place, à sa succession choisie, plutôt que de jouer la carte du renouveau et de la rupture, par peur de l’inconnu, la nouvelle femme ou le nouvel homme dont on ne connaît pas vraiment les objectifs. Au Cameroun comme ailleurs en Afrique. », précise Jeune Afrique.
C’est ainsi que le président Emmanuel Macron avait adoubé en violation de la constitution tchadienne la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Deby à la suite décès de son père. Paris a également soutenu malgré les contestations de l’opposition, la candidature de l’octogénaire ivoirien Alassane Ouattara à un troisième mandat controversé. Au Togo, l’Elysée a envoyé une lettre de félicitation au président togolais Faure Gnassingbé candidat réélu pour la 4ème fois à la tête du Togo.
La venue d’Emmanuel Macron au Cameroun, permettre à ce dernier de connaître le successeur de Biya choisi et validé par le président octogénaire. Pour certains analystes, Franck Biya est bien parti pour prendre la place de son père.
En attente de la mort de Biya
Analysant le voyage de Macron, le haut fonctionnaire français et romancier Thomas Dietrich, a décrit la situation dans laquelle vivent actuellement les Camerounais. Le pays n’est visiblement plus gouverné. Tout se passe au Cameroun comme si tout le monde attend la mort de Pau Biya pour passer à autre chose.
« Pour le Cameroun, c'est plus compliqué. On a un président qui en place depuis 40 ans. Paul Biya a au moins 89 ans et règne sur ce pays d'une main de fer. Le vit complètement dans l'attente de la mort de Biya. C'est le signe de la déstabilisation du pays parce qu'il y a des problèmes au Nord avec les incursions des groupes terroristes Boko Haram. On sait qu'il y a des problèmes au Nord-Ouest et au Sud-Ouest », explique-t-il.
Plusieurs faits corroborent l’analyse de l’écrivain. De plus en plus absent, le Cameroun semble être dirigé désormais par le secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh. Celui donne des ordres à tout le gouvernement y compris le premier ministre Joseph Dion Ngute. Il distribue des notes au mauvais élèves et n’hésite pas à humilier ceux qui tentent de remettre en cause sa légitimité.