Moins de deux semaines après le coup d'État qui a secoué le Gabon et suspendu le pays des instances de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), Paul Biya, le président camerounais, a accueilli son homologue centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, lors d'une réunion secrète au palais de l'Unité à Yaoundé. Le contenu des échanges , révélé en exclusivité par Jeune Afrique, a suscité de nombreuses spéculations quant à son objectif et à son importance dans le contexte régional.
La rencontre, qui a eu lieu le 12 septembre aux environs de 19 heures, a été précédée par l'accueil chaleureux de Faustin-Archange Touadéra par des hauts cadres de la présidence camerounaise, notamment le directeur du cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, et le chef du protocole d'État, Simon Pierre Bikele. Après ces formalités d'accueil, les deux chefs d'État se sont retirés au troisième étage du palais présidentiel, où ils ont entamé des discussions qui ont duré au moins deux heures.
A en croire Jeune Afrique, l'objectif de cette réunion demeure encore l'objet de nombreuses interrogations. Cependant, il est important de noter que Faustin-Archange Touadéra avait précédemment séjourné à Libreville, en tant que facilitateur de la CEEAC au Gabon, où il s'était entretenu avec des responsables gabonais, notamment le général Brice Clotaire Oligui Nguema et Ali Bongo Ondimba. À la suite de ces entretiens, la CEEAC avait décidé de suspendre le Gabon de ses instances. Cette suspension est survenue après le coup d'État au Gabon et a été suivie d'appels à un retour rapide à l'ordre constitutionnel et à la préservation de la paix et de la stabilité dans le pays.
Lors de leur tête-à-tête à Yaoundé, Paul Biya et Faustin-Archange Touadéra ont évoqué, entre autres, les développements récents dans la région. Le président camerounais a réaffirmé son souhait de voir le Gabon retrouver la paix et la stabilité. De plus, il a entériné les résolutions des récentes réunions de la conférence des chefs d'État et de gouvernement de la CEEAC, qu'il a présidée pendant quatre ans, a révélé Jeune Afrique.
Cette rencontre demeure significative dans le contexte de l'instabilité politique qui sévit dans certaines parties de la région d'Afrique centrale, et elle témoigne de l'importance de la coopération entre les pays voisins pour maintenir la paix et la stabilité régionales.