Etoudi : l'énorme trésor de guerre constitué par Franck Biya auprès de son père enfin révélé

Très discret depuis des années, Emmanuel Franck Biya est le fils aîné du Chef de l'Etat Paul Biya. Ces derniers mois, il semble être choisi par son père pour le succéder au fauteuil présidentiel. Si longtemps celui qui est surnommé par ironie "vice-dieu" par la presse camerounaise ou encore "L'homme à la punk" par le journaliste et lanceur d'alerte Boris Bertolt, était pressenti successeur de Paul Biya, Ferdinand Ngoh Ngoh connait des heures troubles et ne semble plus être dans la course à la succession.

Emmanuel Franck Biya se construit une belle vie bien visible au palais de l'unité après avoir longtemps miroité dans l'ombre et la discrétion. Mais ce qui nous amène à cette rédaction, c'est sa fortune.

Un rapport du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre solidaire) publié en 2013 sous le thème « Restitutions des biens mal acquis : un état des lieux », a dressé la fortune acquise par le président camerounais depuis sa prise de pouvoir en 1982. Dans ledit rapport, un mirobolant salaire du fils du Chef de l'Etat Emmanuel Franck Biya y est mentionné.

« Le journal The African Independent, particulièrement critique envers le gouvernement Biya, estime par ailleurs que le fils du président, Franck Biya, a un rôle clé dans la gestion du patrimoine familial. Il gagnerait, selon ce quotidien, « 9 milliards de francs CFA par mois dans la mafia du bois » (13,7 millions d’euros).

Son rôle dans l’exploitation forestière est, de fait, particulièrement décrié : attribution des concessions à ses sociétés (dont Ingénierie forestière) dans la plus grande opacité, évasion fiscale, non-respect des contraintes environnementales, gestion douteuse des fonds de ses sociétés…

Naturalisé monégasque, le fils Franck serait propriétaire à Roquebrune-Cap-Martin, lieu de villégiature du Maréchal Mobutu, de la magnifique «Villa Isis», avenue Douine. Officiellement, la villa est au nom de « l’Immobilière du Sud Azur», une société au capital de 1000 euros sise promenade des Anglais à Nice, dont le gérant n’est autre qu’un certain Emmanuel Biya… le second prénom de Franck.

Outre l’exploitation forestière, les sources potentielles de l’enrichissement familial sont multiples. Selon un arrangement extrêmement commode, la loi de Finances autorisait le président, jusqu’en 1994, «en cas de besoin, à prélever et à affecter par décret à un compte spécial hors budget tout ou partie des résultats bénéficiaires des entreprises d’État». Selon L’Événement du jeudi précité, «l’évaporation de 2,3 milliards de francs français [350 millions d’euros] pour la période 1988-1993, ainsi que l’évasion fiscale hors du Cameroun, de 20 milliards de francs français [3 milliards d’euros] entre 1988 et 1993 donne une idée des sommes détournées». Ladite évaporation touche tous les secteurs » indiquait le rapport mentionné plus haut.

Et ce n'est pas tout. Pour comprendre les révélations faites plus haut, il faut aller loin dans la carrière que s'est construite le fils du Chef de l'Etat. En 2004, Emmanuel Franck Biya crée le groupe VENTURE CAPITAL PLC, un fond privé spécialisé dans la prise de participation dans de nombreuses sociétés en Afrique et à l’étranger. De 1997 à 2004, il est partenaire de la société I.N.G.F. spécialisée dans la transformation industrielle de bois exotiques, et dans leur commercialisation pour les marchés locaux et extérieurs. Entre 1995 et 1997, il effectue un stage de formation au sein du groupe B.E.A.C (Banque des États de l'Afrique Centrale) à Yaoundé, Cameroun, qui porte sur les méthodes de régulation monétaire des banques commerciales en Afrique Centrale.

Emmanuel Franck Biya, marié et père de quatre enfants, il est à l'origine de plusieurs programmes d'incubation d'entreprises en Afrique et au Cameroun qui visent à former les futurs entrepreneurs africains et camerounais pour le développement du continent. Régulièrement présent dans les sphères décisionnelles tout en faisant preuve d'une discrétion sans pareille il est sans conteste une personnalité fidèle et sincère dotée d’une excellente maitrise de soi ; des dires de ceux ayant travaillé avec lui, il est surtout un homme plein d’humilité, le collaborateur le moins compromis, le moins calculateur, le moins pédant, le moins rancunier, le moins exposé et le moins partisan, en gros n véritable homme d'Etat en devenir en devenir.