Etoudi : le jour où Paul Biya a roulé en farine François Hollande

Biya Hollande Conf Paul Biya est difficilement saisissable pour les dirigeants français

Mon, 17 Oct 2022 Source: www.camerounweb.com

En accédant à l’Elysée en l’ancien président français François Hollande se serait engagé tout comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy, à se débarrasser du président Paul Biya devenu encombrant avec sa longévité au pouvoir. Les choses ne se passeront pas comme prévu. Jacques Blaise Mvié, livre quelques détails dans le livre, « Cameroun- France, Macron dans les bruits d’Ongola ».



Face au président Paul Biya, le nouveau président français, une fois en fonction, va d’emblée se montrer intransigeant sur les questions de démocratie et des droits de l’Homme. Car, avant son installation à l’Elysée, il s’était déjà fait une idée sur l’homme qui se fait indéboulonnable à Etoudi depuis des décennies. Un sujet devenu pratiquement un casse-tête chinois pour tous ses prédécesseurs. On dirait même que François Hollande est plus que dans les mêmes dispositions d’esprit que Nicolas Sarkozy. Ce d’autant plus que, toujours en mouvement, toujours en cavale, pour ces hommes d’Etat français, le président camerounais ne finit jamais d’inventer mille ruses pour se débiner et pour rouler dans la farine tous ses interlocuteurs sur les différentes questions de gouvernance, de démocratie et de droits de l’Homme qui tiennent en haleine, depuis des années, tout le gotha politique de France. Pour cela, Paul Biya ne compte plus grand monde parmi ses amis de l’Hexagone dont le cercle, inévitablement, s’est restreint. Quand donc le chef d’Etat français foule le sol camerounais, le 3 juillet 2015, il se fait un pari. Celui de dompter ce personnage énigmatique tant redouté à Paris, qui se fait ainsi appeler « sphinx » pour son goût du secret. Seulement, le président français n’a que 6h30mn devant lui pour reconnecter Etoudi à l’Elysée. Et tel un boxeur pressé d’en découdre, François Hollande, lors de son séjour, va trépigner pour exiger la libération de l’avocate française d’origine camerounaise, Lydienne Yen Eyoum, détenue depuis près de six ans à la prison centrale de Kondengui. Il ne peut pas en être autrement.

En France, il a sur le dos la pression des farouches soutiens de cette détenue, notamment Michel Thierry Atangana, ingénieur financier qui venait de passer, avec le Pr. Titus Edzoa, dix-sept ans dans les mêmes geôles de Yaoundé ; et Me Caroline Wassermann, son avocate. Ceux-ci, dans un activisme débordant sur toutes les plateformes françaises, donnent de la voix et assurent que le président camerounais, des promesses non tenues en comportements essentiellement répressifs, est résolument inaccessible à la commisération de tous ceux qui, d’une manière directe ou indirecte, lorgnent, de près ou de loin, son fauteuil. Le président Paul Biya prouve le contraire en accédant à la demande de libération que François Hollande lui formule lors de leur entretien. Pourtant, à vrai dire, sur le plan de la durée et de l’agenda, le séjour du président français en terre camerounaise, ce vendredi-là, ne semble être qu’une simple formalité, en le comparant à ses passages respectifs à Cotonou (Benin) et à Luanda (Angola).

Car, arrivé à Cotonou à 23h50mn le 1er juillet 2015, le patron de l’Elysée n’aura quitté la capitale béninoise que le lendemain à 14h30mn. Tout le monde en 37Cameroun- France Macron dans les bruits d’Ongola convient qu’il aura même eu assez de temps pour avoir un second entretien de 45 minutes avec le président Thomas Boni Yayi, après celui de la veille. Les autres étapes de sa visite dans ce pays qu’il ne s’était pas lassé de citer comme une référence démocratique en Afrique, ayant de ce fait consisté à prendre part, pen-dant une heure, à une séquence officielle de remise desdécorations ; à rencontrer Adrien Houngbedji, le président de l’Assemblée nationale du Bénin, ainsi que les membres de cette chambre et à visiter le Centre de lutte intégrée contre le paludisme. Pour tout dire, son séjour va durer au Bénin environ 14h40mn durant lesquelles il va d’ailleurs signer d’importantes conventions de financement dans les domaines de l’éducation et de la promotion de l’entrepreneuriat agricole. A le voir lors de ce séjour, François Hollande est visiblement à l’aise aux côtés de son homologue béninois.

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